PSG-Barcelone : ce que l'on sait des menaces d'attentat sur le match de Ligue des champions

Un dispositif "renforcé" est déployé à Paris pour assurer la sécurité du quart de finale aller de la compétition européenne, a annoncé Gérald Darmanin.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un policier devant le Parc des Princes le 9 avril 2024, à Paris. (FRANCK FIFE / AFP)

Malgré les menaces formulées par le groupe Etat Islamique, le Paris Saint-Germain accueillera bien le FC Barcelone au Parc des Princes, mercredi 10 avril à 21 heures. Le groupe terroriste a mis en ligne en début de semaine des publications évoquant des attentats qui viseraient les quarts de finale de la Ligue des champions de football.

Dans un contexte sécuritaire tendu marqué par la préparation des Jeux olympiques, l'attentat de Moscou et le renforcement du plan Vigipirate fin mars, la sécurité aux alentours du stade a été "considérablement" renforcée, a annoncé Gérald Darmanin mardi. Voici ce que l'on sait à ce sujet.

Des menaces d'attentats diffusées par le groupe Etat islamique au Khorasan

La fondation al-Azaim, organe de propagande de l'Etat islamique au Khorasan (EIK), a mis en ligne plusieurs publications en amont des rencontres de Ligue des champions. Sur l'un des visuels, un combattant muni d'un fusil d'assaut pose devant des clichés des quatre stades accueillant les quarts de finale de la compétition européenne de football. Une phrase, écrite en anglais dans des lettres rouge sang, accompagne le montage : "Tuez-les tous".

L'organisation terroriste – qui a revendiqué l'attentat du Crocus City Hall de Moscou ayant fait 144 morts le 22 mars – a proféré de nouvelles menaces dans un autre message. Dans une référence aux attentats du 13-Novembre, l'EIK a appelé ses partisans à "recréer la gloire du raid de Paris de 2015 et de soumettre les croisés en masse". 

Ces menaces ne visent pas uniquement le quart de finale aller PSG-Barcelone, organisé au Parc des Princes, mais également l'autre match de la soirée opposant, dans la capitale espagnole, l'Atlético de Madrid et le Borussia Dortmund. Les deux premiers quarts de finale entre le Real Madrid et Manchester City d'une part (3-3), et Arsenal et le Bayern Munich de l'autre (2-2), se sont déroulés mardi sans incidents.

Un dispositif de sécurité "considérablement" renforcé à Paris

En marge d'une visite dans les locaux de la brigade fluviale à Paris mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réagi à ces publications. "Le préfet de police, avec lequel je me suis entretenu très tôt ce matin [mardi], a renforcé considérablement les moyens de sécurité", a-t-il expliqué. Mardi soir, une réunion a été organisée place Beauvau, en présence du ministre, du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et de hauts responsables de la police et de la gendarmerie.

D'après le journal L'Equipe, de nouveaux moyens doivent être dépêchés, mercredi soir, comme des drones et des policiers de la BRI. Sur franceinfo, Reda Belhaj, porte-parole du syndicat de police Unité SGP Île-de-France, précise qu'"au moins mille" effectifs policiers supplémentaires vont être déployés."Cela veut dire quasiment doubler le nombre d'effectifs de CRS sur place et autour du Parc des Princes", explique-t-il. "Une note du préfet de police et des réquisitions de procureur vont nous permettre d'effectuer des fouilles de sacs", poursuit le responsable syndical.

Par ailleurs, Gérald Darmanin a demandé à la DGSI de transmettre les informations dont dispose la France au sujet de la menace de l'EIK aux "services des autres pays qui accueillent les quarts de finale". L'organe de renseignement intérieur "est particulièrement à pied d'œuvre pour être rendez-vous d'un renseignement préventif ou, s'il le fallait curatif", a-t-il précisé.

En Espagne, le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a expliqué que "les forces et corps de sécurité de l'Etat [avaient] activé tous leurs systèmes d'alerte et de protection", avant la rencontre entre l'Atlético et le Borussia Dortmund, rapporte le quotidien ibérique ABC.  

"Pas de menace avérée", selon la porte-parole du gouvernement

L'UEFA s'est dite "informée" de menaces pesant sur les rencontres sportives. L'organisateur de la compétition de football a précisé dans un communiqué mardi que "tous les matches" auraient lieu. Lors du compte-rendu du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, est restée prudente. "Il n'y a pas, et ç'a été rappelé par le ministre de l'Intérieur tout à l'heure en Conseil des ministres, de menace avérée, mais notre prudence et notre responsabilité restent de chaque instant", a-t-elle déclaré. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait pourtant évoqué, la veille, une "menace caractérisée évoquée publiquement par l'Etat islamique".

Pour Eric Delbecque, expert en sécurité intérieure et ancien directeur de la sûreté de Charlie Hebdo après les attentats de 2015, les autorités ne doivent pas sombrer dans la psychose. "Nous ne sommes pas plus menacés que d'habitude, dans la mesure où nous le sommes régulièrement depuis plusieurs années", explique-t-il à franceinfo. "Le fait que l'État islamique multiplie les menaces contre des objectifs n'est pas très nouveau."

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