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Reportage Présence russe en Afrique : "Ils se disent que l'Afrique leur appartient", s'inquiètent des habitants de Libreville, au Gabon

Au Gabon, où Emmanuel Macron entame, ce mercredi 1er mars, une tournée en Afrique centrale, l'influence russe en Afrique est accueillie avec méfiance.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Sébastien Soldaïni
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président gabonais, Ali Bongo avec Vladimir Poutine, le président russe, lors d'une rencontre au Kremlin en 2018. (ALEXEI DRUZHININ / SPUTNIK)

L'occasion d'éprouver la "nouvelle relation" qu'il appelle de ses vœux avec un continent où l'influence de la France ne cesse de reculer. Avant l'Angola, la République du Congo et la République démocratique du Congo, le président de la République Emmanuel Macron est attendu au Gabon ce mercredi 1er mars, pour le début de sa tournée en Afrique centrale.

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Mais parmi ces quatre pays, les trois premiers se sont abstenus lors du vote de la dernière résolution à l’ONU condamnant l’invasion russe en Ukraine. La Russie, très active sur le continent, où le groupe Wagner s’est installé au Mali et en Centrafrique, est désormais regardée avec une grande méfiance au Gabon. Ainsi, dans cet amphithéâtre de sciences politiques à Libreville, le simple fait d'évoquer la Russie suscite la grimace.

Madada en est convaincu : Moscou veut donner une leçon au monde et aux Africains. "La Russie veut venir jouer un rôle de messie. Elle veut venir nous montrer que, peut-être, nos premiers choix n'étaient pas les bons, et que si on leur fait confiance, on pourra se défendre. Sur un plan diplomatique tout ça, ça compte. Parce que si vous avez un territoire en Afrique, vous êtes considéré aussi comme un grand", analyse le jeune homme.

"On sait qui part, on ne sait jamais qui le remplace"

À quelques centaines de mètres de là, un imposant bâtiment blanc se détache, c'est l'ambassade de Russie. Pas vraiment raccord avec l'architecture locale. Rodrigue l'a bien noté et redoute que Moscou gagne encore un peu plus d'influence au Gabon : "Regardez un peu derrière l'ambassade de Russie. Il est interdit de faire une maison à étages à côté de l'ambassade. Parce qu'ils se disent que l'Afrique leur appartient !", regrette-t-il. 


Avant de faire un parallèle avec le conflit en Ukraine : "Chez eux, s'ils arrivent à tuer leurs propres frères ukrainiens, ce ne sont pas les Gabonais qu'ils vont épargner", lâche Rodrigue. Le jeune homme met aussi en garde ses gouvernants à ne pas céder si la Russie se fait plus pressante, avant de conclure avec un adage local : "On sait qui part, on ne sait jamais qui le remplace."

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