Mort d'Evguéni Prigojine : les obsèques de l'ex-patron de la milice Wagner ont eu lieu "à huis clos" d'après son service de presse

Le président russe, Vladimir Poutine, avait fait savoir qu'il ne se rendrait pas aux funérailles du sulfureux homme d'affaires, mort dans un crash d'avion le 23 août.
Article rédigé par franceinfo
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Un portrait de l'homme d'affaires russe Evguéni Prigojine sur un mémorial lui étant dédié à Moscou (Russie), le 23 août 2023. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

Les obsèques de l'homme d'affaires russe Evguéni Prigojine, qui dirigeait notamment la société militaire privée Wagner, ont eu lieu "à huis clos" mardi 29 août à Saint-Pétersbourg (Russie), a déclaré sur Telegram le groupe Concord, propriété de l'oligarque. Une cérémonie dans la plus stricte intimité, organisée six jours le crash suspect de l'avion qui transportait dix personnes, dont Prigojine et deux de ses plus proches associés. "Ceux qui souhaitent lui dire au revoir peuvent le faire au cimetière Porohovsky", a ajouté le service de presse du groupe.

Si aucun autre détail n'a filtré de cette cérémonie, on sait toutefois que Vladimir Poutine n'y a pas assisté. Mardi midi, le président russe avait fait savoir qu'il n'avait "pas prévu" de se rendre aux funérailles de celui qu'il avait qualifié de "traître" après la mutinerie des mercenaires de Wagner, le 24 juin dernier.

Une épine dans le pied du Kremlin

Même après sa mort, Evguéni Prigojine reste un visage gênant pour le régime russe, dont il a servi les intérêts, tout en se permettant de critiquer vertement le gouvernement et l'armée concernant l'invasion de l'Ukraine. Réputé proche de Vladimir Poutine pendant de longues années, décoré du prestigieux titre de Héros de la fédération de Russie, le patron de Wagner aurait pu être inhumé lors d'une cérémonie officielle. Mais sa guerre ouverte contre le ministère de la Défense russe et l'insurrection armée qu'il avait organisée lui ont finalement valu des funérailles confidentielles, sans honneurs, ni caméras.

Plus tôt mardi, une cérémonie en petit comité a également été organisée pour une autre victime du crash du 23 août, Valeri Chekalov, souvent présenté comme le bras droit de Prigojine – et ce malgré le fait qu'il était, lui aussi, décoré du titre de Héros de la fédération de Russie. Après leur décès, des chapelles ardentes avaient vu le jour un peu partout en Russie, comme l'a rapporté le New York Times. Soupçonné d'avoir orchestré le crash de l'avion, après la mort suspecte de nombreux critiques du régime depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le Kremlin avait vivement réagi aux accusations d'assassinat, dénonçant "un mensonge absolu" et des "spéculations".

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