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Crash de l'avion d'Evguéni Prigojine : en attendant l'enquête et malgré les doutes, Vladimir Poutine a déjà fait passer un message à l'opinion publique

Si les corps des victimes n'ont toujours pas été identifiés formellement, le président russe parle au passé du patron controversé de Wagner.
Article rédigé par franceinfo
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Le portrait de l'ex patron de Wagner, à Moscou, le 24 août 2023. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

Les questions autour du crash demeurent, y compris et peut-être surtout en Russie. Après 24 heures où tout le monde semblait comme pétrifié, en Russie, Vladimir Poutine a rompu jeudi 24 août le silence assourdissant qui régnait autour du crash de l'avion de Evguéni Prigojine en apportant implicitement la confirmation officielle qui manquait de la mort du patron du groupe Wagner.

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Le président russe a profité d'une entrevue avec le chef de la République de Donetsk, Denis Pouchiline, pour adresser ses condoléances aux familles des victimes et rendre hommage aux hommes de Wagner décédés dans ce crash. 

Personne ne croit à un accident

En rendant hommage à "un homme au destin compliqué, qui a commis de graves erreurs dans sa vie, mais qui obtenait les résultats qu'il fallait", Vladimir Poutine a promis que l'enquête sur le crash serait menée à son terme. Des propos de circonstances assez classiques en pareil cas, mais qui montrent bien les interrogations qui se font jour y compris en Russie sur les circonstances de la chute du jet dans lequel était supposément le patron controversé de Wagner.

D'ailleurs, peu de personnes à Moscou veulent croire à un accident. La plupart des médias russes en exil ou des chaînes Telegram, généralement bien informées, évoquent la possibilité d'un attentat. D'autres affirment que l'avion a été abattu par un missile, citant pour preuve les traînées dans le ciel aux côtés de celle de l'avion. Le Pentagone a, à son tour, fourni son analyse, ne voyant "aucune information indiquant qu'un missile sol-air" avait été lancé contre l'avion et qualifiant d'"inexactes" les informations en ce sens. 

D'autres, comme la chaîne Baza, réputée proche des services de sécurité penchent plutôt pour une bombe placée dans la soute de l'Embraer, qui aurait provoqué sa dislocation en plein vol.

"Mensonge absolu"

Un spécialiste du Kremlin nous confiait justement, jeudi, qu'au fond, peu importe qu'on sache ou non la vérité un jour : si le pouvoir est derrière ce crash, l'essentiel est certainement que tout le monde pense qu'il s'agit d'un acte de représailles contre un "traître", comme l'avait qualifié le maître du Kremlin lors du coup de force du groupe paramilitaire en juin dernier. Et de ce point de vue, c'est déjà réussi.

>> Russie : quand Vladimir Poutine confiait à la télévision qu'il "pardonne tout, sauf la trahison"

Pour autant, vendredi 25 août, le Kremlin n'a pas résisté à une petite sortie, démentant avoir ordonné la mort d'Evguéni Prigojine. "C'est un mensonge absolu, il faut aborder cette problématique (du crash) en se basant sur des faits", a ainsi affirmé Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe interrogé sur les insinuations de dirigeants occidentaux. "Actuellement, autour de la catastrophe aérienne et des morts tragiques de passagers, notamment Evguéni Prigojine, il y a beaucoup de spéculations et on sait bien dans quel sens on spécule en Occident", a-t-il aussi dit. Selon lui, l'enquête suit son cours, relevant que Vladimir Poutine avait indiqué lui-même jeudi en "attendre les résultats". 

Enfin, de son côté, dans le contexte de la guerre en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait tenu a souligner que Kiev n'avait "rien à voir" avec le crash, sous-entendant lui aussi que le Kremlin était responsable.

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