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Chute de Raqqa : "Il n'est pas impossible qu'on retrouve encore des jihadistes dans des tunnels"

Le général Dominique Trinquand, expert militaire et consultant, a alerté mardi sur "les mines, les tunnels, les pièges" encore présents à Raqqa, après sa libération des mains des jihadistes. 

Article rédigé par franceinfo
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La ville de Raqqa, en Syrie, le 16 octobre 2017. (ERIK DE CASTRO / REUTERS)

La bataille de Raqqa est terminée. L'ancienne capitale autoproclamée de Daesh en Syrie est tombée totalement mardi 17 octobre aux mains des forces de la coalition soutenues par les États-Unis après plusieurs mois de combats violents. Malgré tout, il reste beaucoup à faire, "il y a des tunnels, des pièges et des mines", a déclaré sur franceinfo, le général Dominique Trinquand, expert militaire et consultant, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies.

Pour lui, "il n'est pas impossible qu'on retrouve encore des jihadistes dans les tunnels", cependant, "c'est la fin de l'État. L'État avec un territoire. C'est la fin de ce mythe. Le facteur d'attirance va peut-être diminuer avec sa disparition", a indiqué le général Dominique Trinquand.

franceinfo : même si la ville de Raqqa a été entièrement reprise aux jihadistes, tout le travail n'est pas terminé. Y a-t-il encore beaucoup de mines sur le terrain ?

Dominique Trinquand : Il y a beaucoup de mines, il y a des tunnels, des pièges, il n'est pas impossible qu'on retrouve encore des jihadistes dans les tunnels. Ça fait beaucoup de travail au milieu des décombres, parce que la ville a été quasiment détruite. Il y a deux événements qu'il faut constater. Le premier, c'est la première évacuation qui a été faite avec des Syriens, avec l'accord des tribus, c'étaient des gens qui s'étaient déradicalisés et qui ont été évacués. C'est aux autorités syriennes de traiter le sujet. Le deuxième événement, ce sont les étrangers, parmi lesquels, il y a des Européens, des Tunisiens, des Russes. Il y a tout un travail pour savoir où ils sont partis. La bataille a été gagnée avec la prise du stade et de l'hôpital. Mais que sont-ils devenus ? Il y a eu des tués, il y en a un certain nombre qui se sont rendus et d'autres qui ont pu partir en particulier vers la région de Deir Ezzor.

Certains jihadistes se sont-ils rendus pour mieux se fondre dans la population civile ensuite ?

Il y a deux problèmes pour la coalition. Le premier c'est de réduire les jihadistes et le deuxième, c'est de se coordonner, parce qu'il est évident qu'entre les FDS [Forces démocratiques syriennes] soutenues par les Américains et le gouvernement de Bachar el-Assad soutenu par les Russes, il y a un problème de coordination.

La prise de Raqqa était fondamentale pour la coalition, pour mettre fin aux agissements de Daesh ?

Oui tout à fait, c'est la fin de l'État. L'État avec un territoire. C'est ce que le calife autoproclamé al-Baghdadi avait annoncé il y a maintenant plus de trois ans. C'est la fin de ce mythe. Maintenant, l'idéologie salafiste, jihadiste, persiste. Il y a tout un combat à mener. Le facteur d'attirance que représentait cet État, va peut-être diminuer avec sa disparition. Il [l'Etat islamique] existe par ailleurs chez nous, en Europe, en Asie, mais là on parle plus de l'idéologie que de l'État. Par ailleurs, il y a le retour au désert d'une partie des jihadistes. Autant les combats dans des zones urbaines sont extrêmement compliqués, autant dans les zones désertiques, c'est essentiellement une action de renseignements. Une fois qu'ils sont détectés, évidemment [la neutralisation] est relativement plus facile.

"Il y a beaucoup de mines, il y a des tunnels, des pièges" général Dominique Trinquand, expert militaire, à franceinfo.

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