Reportage Gaza : "Qu'on ne vienne pas nous donner des leçons de moralité", réagissent des Israéliens après les bombardements massifs de cette nuit

À Ashkelon, la grande ville israélienne la plus proche de la bande de Gaza, les habitants ne comprennent pas pourquoi Israël est perçu comme "le méchant" et défendent les bombardements, "la seule option".
Article rédigé par Agathe Mahuet, Jérémy Tuil - Edité par Théo Uhart
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des troupes israéliennes à proximité d'Ashkelon, près de la bande de Gaza, le 15 octobre 2023 (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Le son des bombardements sur Gaza continue de résonner samedi 28 octobre au matin à Ashkelon, la grande ville la plus proche de Gaza. Dans la nuit du 27 au 28 octobre, l'armée israélienne a intensifié ses attaques contre l'enclave palestinienne

Elle a affirmé avoir frappé 150 cibles souterraines du Hamas, dont des "tunnels utilisés par les terroristes" et de "sites de combat". Plus aucune communication n'est possible entre la bande de Gaza, soumise à un pilonnage et un black-out total, et le reste du monde. Les ONG ont perdu le contact avec leurs équipes sur le terrain. 

"On n'a pas dormi de la nuit, à cause des alarmes et des bombardements, confie Michelle, habitante d'Ashkelon, du côté isréalien, restée aux aguets. Cela fait trois semaines que l'on dort à peine. On ne fait que pleurer et s'inquiéter. Nous, on veut la paix, mais c'est ça notre vie maintenant en Israël !"  Avec sa sœur, Eyli, elles gèrent une petite station-service, l’un des rares lieux ouverts de la ville particulièrement déserte en ce jour de shabbat.

"Tout ça est compliqué, mais cette nuit d'assaut sur Gaza, c'était la seule option !" 

Eyli, habitante d'Ashkelon

à franceinfo

"Notre armée fait tout pour protéger notre pays, notre peuple", assure Eyli. Et ce discours-là, tout le monde le tient ici. Sur le bord de mer d’Ashkelon, Agam, une jeune fille de 17 ans, vient de sortir faire son premier footing depuis le 7 octobre "pour respirer et se changer les idées", alors même que l'armée continue de pilonner Gaza, à douze kilomètres de là. "Je n’aime pas l’idée que des gens soient blessés, mais après ce que le Hamas nous a fait… Qu’on ne vienne pas nous parler de moralité !", lance-t-elle. 

Agam assise avec sa mère devant le bord de mer désert d'Ashkelon (Israël) le 28 octobre 2023 (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Agam dit regretter que le monde entier prenne Israel pour "le méchant". Que pense-t-elle alors des bombardements de son armée sur Gaza, alors que s’y trouvent encore 200 otages israéliens ? "L’armée a bien dit à toute la population d’évacuer vers le sud de Gaza, explique-t-elle, parce que leur but, ce n’est pas de faire des victimes, c’est simplement de retrouver nos otages !" "Je crois en mon armée, je crois en mon pays", poursuit Agam. Dans un an, la jeune fille rejoindra l’armée et dit avoir hâte de pouvoir ainsi "défendre son pays"

Gaza : réactions d'Israéliens à Ashkelon - Reportage d'Agathe Mahuet et Jérémy Tuil

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