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Guerre entre Israël et le Hamas : comment vont se dérouler la trêve et la libération des otages pendant quatre jours ?

L'arrêt des combats a débuté vendredi à 6 heures dans la bande de Gaza, permettant à des convois humanitaires d'entrer dans l'enclave. Les premiers otages détenus par le Hamas ont été libérés vendredi après-midi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Palestiniens voient arriver des camions amenant du carburant dans la bande de Gaza, le 24 novembre 2023 à Rafah. (ABED RAHIM KHATIB / ANADOLU / AFP)

Un répit temporaire après quasiment sept semaines de combats. La trêve de quatre jours entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza est entrée en vigueur à 6 heures, vendredi 24 novembre, deux jours après l'annonce d'un accord pour cette "accalmie" dans le conflit, en échange de la libération d'au moins 50 otages retenus par le Hamas depuis les attaques du 7 octobre.

Des premiers otages ont été libérés vendredi après-midi, en échange de la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Si cette trêve marque une première pause de plusieurs jours depuis le début des hostilités entre le mouvement islamiste et l'Etat hébreu, elle pourrait toutefois s'avérer précaire. Environ 15 minutes après son entrée en vigueur, des sirènes d'alarmes anti-roquettes ont retenti dans plusieurs villages israéliens proches de la bande de Gaza, a annoncé l'armée israélienne, sans donner davantage de précisions. Franceinfo détaille la façon dont doivent se dérouler ces quatre jours qui pourraient marquer un tournant dans cette guerre.

Un "arrêt complet des activités militaires" a été annoncé 

Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a confirmé "un arrêt complet des activités militaires" à partir de vendredi matin. Les autorités israéliennes ont précisé que cette pause pourrait être prolongée si davantage d'otages étaient libérés : pour tout groupe de 10 otages supplémentaires relâché, Israël proposera une nouvelle journée de trêve.

En principe, les forces aériennes et terrestres israéliennes doivent donc cesser temporairement leurs opérations, et le Hamas s'engage à ne pas tirer de roquettes vers Israël. Selon l'agence de presse américaine Associated Press (AP), le mouvement islamiste palestinien a déclaré que les avions israéliens ne voleraient plus pendant quatre jours au-dessus du sud de la bande de Gaza. Au nord de l'enclave, épicentre des combats, les avions de Tsahal ne survoleront plus la zone pendant six heures chaque jour jusqu'à lundi. Israël n'a toutefois pas donné de précisions sur l'arrêt de ces vols, ajoute AP. 

Pour les civils ayant fui le nord de la bande de Gaza ces dernières semaines, il sera cependant impossible de rentrer chez eux au cours de cette pause. Selon le journal israélien Haaretz, des Palestiniens tentaient pourtant de rejoindre le nord de l'enclave palestinienne vendredi matin, dès les premières heures de la trêve. Plus au sud du territoire, de nombreux déplacés ont quitté vendredi des hôpitaux ou des écoles où ils s'étaient réfugiés. 

Les premières libérations d'otages ont eu lieu vendredi après-midi 

Treize otages israéliens détenus dans la bande de Gaza ont été libérés aux alentours de 17 heures (16 heures, heure Paris), a annoncé la Croix-Rouge. Ils ont été conduits jusqu'à Rafah, point le plus au sud de l'enclave palestinienne, à la frontière avec l'Egypte. Ils ont ensuite été récupérés par le service de renseignement intérieur israélien, ont confirmé les autorités israéliennes.

Les otages sont sur le territoire égyptien et se dirigent vers Israël, d'abord vers une base militaire où les adultes vont être débriefés. Ils seront ensuite placés dans six hôpitaux différents pour des examens médicaux, a rapporté le correspondant de Radio France Frédéric Métézeau.

L'identité des otages n'est pas encore connue, mais 12 des 13 otages sont originaires du même kibboutz, celui de Nir Oz, l'un des plus touchés par les attaques du 7 octobre, selon Thibault Lefebvre, correspondant de Radio France à Jérusalem.

En parallèle, le ministère des Affaires étrangères du Qatar a annoncé que 10 otages thaïlandais et un philippin avaient été libérés.

Jeudi, les autorités israéliennes avaient déclaré avoir "reçu une première liste de noms" d'otages qui seraient libérés. Des messages ont été envoyés à toutes les familles "dont les proches figurent sur la liste, ainsi qu'à toutes celles de personnes enlevées", a déclaré l'ancien général israélien Gal Hirsch. Pendant la trêve, les autorités israéliennes doivent recevoir chaque jour, vers 16 heures, une liste d'otages qui pourraient être libérés, d'après Tsahal. 

Selon le porte-parole de la diplomatie qatarienne, "les critères qui ont déterminé la libération des otages reposent sur des bases purement humanitaires". L'objectif, pendant ces quatre jours, est aussi d'obtenir d'autres libérations, et donc une trêve prolongée, a encore précisé le ministère des Affaires étrangères de l'émirat, qui joue un rôle de médiateur prépondérant dans ces négociations.

En Israël, 150 prisonniers palestiniens doivent être relâchés

En contrepartie des libérations d'otages, Israël s'est engagé à libérer jusqu'à 150 prisonniers palestiniens (trois prisonniers pour chaque otage relâché). L'Etat hébreu a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d'être libérés, parmi lesquels 267 jeunes hommes âgés de moins de 19 ans, dont de nombreux mineurs, et 33 femmes. "Nous avons posé comme condition que (...) les prisonniers femmes et enfants palestiniens" soient libérés "par ordre d'ancienneté" en détention, a souligné Bassem Naïm, un haut cadre du Hamas.

Comme annoncé auparavant, Israël a relâché vendredi après-midi 39 prisonniers (des femmes et des enfants) en échange des 13 otages aux mains du Hamas, a souligné le Qatar.

Un passage plus important de convois humanitaires est prévu

Plusieurs camions d'aide humanitaire ont pu entrer vendredi matin dans la bande de Gaza depuis l'Egypte, rapportent plusieurs journalistes"Quatre camions-citernes de carburant et quatre camions-citernes de gaz de cuisson, destinés au fonctionnement des infrastructures humanitaires essentielles, ont été transférés d'Egypte vers les aides humanitaires de l'ONU dans le sud de Gaza, via le terminal de Rafah", a précisé l'armée israélienne sur X (ex-Twitter).

Selon le Qatar, la trêve doit permettre l'entrée d'un "plus grand nombre de convois humanitaires et d'aide, y compris du carburant". Les autorités égyptiennes ont annoncé que 130 000 litres de diesel et quatre camions transportant du gaz seraient amenés chaque jour dans la bande de Gaza. En parallèle, 200 camions d'aide humanitaire entreront au quotidien dans l'enclave palestinienne pendant ces quatre jours, a précisé le service d'information de l'Etat égyptien (SIS). 

Cette trêve est néanmoins "insuffisante" pour subvenir aux besoins de la population à Gaza, ont alerté mercredi plusieurs ONG, appelant encore à un cessez-le-feu prolongé. "En quatre jours, nous ne pouvons pas apporter de la nourriture et des soins à 2 millions de personnes", a souligné Danila Zizi, responsable d'Handicap International.

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