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Conflit Israël-Hamas : "Il s'agit d'une négociation très sensible et très fragile", explique un diplomate israélien

Après l'accord trouvé entre Israël et le Hamas mercredi, 50 otages doivent être libérés contre 150 prisonniers palestiniens. Même si la trêve a été repoussée, "on est sûr que ça va avoir lieu", assure Barnea Hassid, diplomate au ministère des Affaires étrangères israélien.
Article rédigé par franceinfo
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À Tel Aviv, le 21 novembre 2023, les portraits des otages israéliens détenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre par des militants du Hamas. (AHMAD GHARABLI / AFP)

"Il s'agit d'une négociation très sensible et très fragile", a expliqué jeudi 23 novembre sur franceinfo Barnea Hassid, diplomate au ministère des Affaires étrangères israélien, alors qu'un accord est intervenu entre l'État hébreu et le Hamas pour une trêve humanitaire et l'échange d'otages. "Il faut rester concentré pour effectuer cet échange qui est d'une importance majeure pour nous", a rappelé le diplomate.

50 otages du Hamas doivent être libérés de la bande de Gaza. Mais pour l'État hébreu, l'objectif n'a pas changé : "Une cause ne peut pas prendre la place de l'autre, on va libérer les otages en même temps que l'élimination du Hamas", a-t-il affirmé.

franceinfo : Il est difficile de faire attendre plus longtemps les familles des otages ?

Barnea Hassid : Absolument. C'est un drame en continu. Chaque instant, c'est une éternité pour eux. C'est une grande souffrance sachant que des enfants, des bébés, des femmes qui n'ont rien à faire avec des affaires militaires sont retenus par ces assassins, ces meurtriers. Nous espérons vraiment les sortir le plus rapidement dans des conditions de sécurité maximale.

Pourquoi l'application de l'accord est si longue à se mettre en place ?

Il s'agit d'une négociation très sensible et très fragile. On sait avec qui on a affaire, avec des manipulateurs, des menteurs. ll faut vraiment avoir des nerfs très solides, en sachant qu'il y aura des hauts et des bas. Il y aura des moments de guerre psychologique qu'il va falloir subir. Il faut rester concentré pour effectuer cet échange qui est d'une importance majeure pour nous et on va le faire avec beaucoup de patience, mais on est sûr que ça va avoir lieu.

Comment expliquer à des familles israéliennes que leurs enfants ne font pas partie du deal ?

C'est vraiment des choix qui sont insupportables à penser. Le principe est de libérer d'abord les enfants et leur maman, mais pour nous, tout le monde doit être libéré jusqu'au dernier des otages.

Quand Benyamin Netanyahou dit : "On va continuer cette guerre jusqu'à ce que nous ayons atteint tous nos objectifs", la volonté de mettre fin au Hamas est toujours d'actualité ?

On va continuer. Le Hamas, tout le monde le comprend aujourd'hui, c'est une organisation qui ne doit pas avoir lieu à la frontière israélienne avec cette idéologie de massacre et d'élimination. Nous allons continuer à éloigner cette possibilité que le Hamas puisse agir, puisse gouverner la bande de Gaza.

"Il faut libérer le monde entier de cette organisation terroriste islamiste. Israël s'est engagé de le faire"

Barnea Hassid, diplomate au ministère des Affaires étrangères israélien

à franceinfo

On ne pourra pas se permettre son existence en permanence à côté de nous, avec la capacité de nous mettre en danger. Tout le monde a vu ce qu'ils sont capables de faire.

Pour les familles et d'autres Israéliens, la priorité reste le retour des otages. Combien de temps peut durer cette dualité ?

On doit continuer. On ne peut pas vraiment rentrer dans les détails, mais une cause ne peut pas prendre la place de l'autre. On va libérer les otages en même temps que l'élimination du Hamas et arriver à la situation où le Hamas ne sera plus capable de gouverner, ne sera plus capable d'avoir des forces militaires qui pourraient frapper la société civile israélienne d'une manière si atroce et mener des massacres.

Si cette guerre reprend après la trêve, les autres otages ne sortiront pas ?

On est prêt à vraiment mener une négociation très franche pour nos otages. On voit très bien que du côté israélien, on est prêt aussi à libérer des prisonniers palestiniens qui étaient engagés dans des attaques terroristes contre des Israéliens. Il ne faut pas l'oublier. Ce ne sont pas des civils innocents. Ce sont des attaquants qui peuvent encore revenir et massacrer des Israéliens.

Tous ceux qui sont en prison ne sont pas des terroristes...

Tous sont impliqués dans des attaques contre des Israéliens. Ils ont été inculpés par la justice. Ils sont en prison à cause de cela. Il n'y a aucune autre raison.

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