"Cette fois, je sens au fond de moi qu’il sera à la maison d’ici la fin de l’année" : l'espoir des familles de détenus palestiniens de revoir leurs proches
Le Hamas s’est dit prêt à un échange de prisonniers palestiniens en échange de la libération des otages. La pression est mise sur le gouvernement israélien sur cette question douloureuse. Bon nombre de familles d’otages accusent Nétanyahou de ne pas avoir de stratégie claire pour les aider à retrouver leur liberté. Côté palestinien, cette proposition fait renaître l’espoir de revoir des prisonniers détenus pour certains depuis plus de 20 ans dans les prisons israéliennes. Jamais pour eux, et c’est la cruauté de la situation, l’espoir n’a été aussi fort.
Heba était une petite fille de 4 ans quand son père a été arrêté. Elle est devenue une brillante jeune femme de 21 ans. Elle arbore le portrait de son père, détenu pour raisons politiques. Il appartenait au Fatah. Heba a droit à une visite par mois de 45 minutes, mais aucune depuis le 7 octobre. "Aujourd’hui ils n’ont pas de vêtements propres, pas plus d’un repas par jour. Ils sont maltraités. Ils battent tous les prisonniers. Tous les prisonniers, pas seulement les détenus politiques. La situation est très difficile, on n’a que très peu d’infos. On ne peut pas les contacter directement et être rassurés. On est dans une situation très stressante."
Honnêtement, la chose que je souhaite le plus c’est de le serrer dans mes bras, le voir de près, l’embrasser. Depuis que je suis petite, je ne pense qu’à ça.
Heba, 21 ansà franceinfo
La perspective, encore ténue, d’un échange entre les prisonniers politiques et les otages détenus par le Hamas est un espoir auquel elle veut s’accrocher. "J’ai de l’espoir, tout le monde attend cette info, qu’ils vont être bientôt libérés. Depuis tout ce temps, on nous a parlé d’accord, d’accord, d’accord… Mais à force, on a perdu l’espoir. Cette fois, je sens au fond de moi qu’il sera à la maison d’ici la fin de l’année."
"Personne ne nous aide"
Si Heba se permet ces quelques larmes, c'est aussi parce que la cause des prisonniers est tombée dans l’oubli. Ce jour-là dans ce cortège, beaucoup de femmes, des mères, des sœurs qui demandent la libération de leurs proches, dont certains sont détenus depuis plus de vingt ans. "Seules les familles de prisonniers ressentent ce qu’on vit. Regarde les gens qui défilent, il n’y a que des familles, personne d’autre. Personne ne nous aide. Même quand on va visiter nos proches, on demande de l’aide au Croissant Rouge car personne ne s’y intéresse. C’est un sujet très sensible."
Khaled, le père d’Heba, est détenu dans la prison de Naqab dans le désert du Néguev. Une centaine de kilomètres à faire, il lui faut cinq heures : deux bus différents, des contrôles long et méticuleux. Elle parle d’humiliations régulières sans en dire plus, mais fait référence aux fouilles corporelles, comme gênée de parler de sa situation plutôt que celle de son père.
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