Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait sur Kfir Bibas, le bébé de dix mois pris en otage le 7 octobre

La branche armée du Hamas a annoncé mercredi la mort de ce bébé, le plus jeune des otages retenus à Gaza. L'armée israélienne, elle, dit "vérifier" cette information.
Article rédigé par franceinfo
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Un manifestant porte une pancarte montrant la photo de Kfir Bibas lors d'un rassemblement pour exiger sa libération, le 16 novembre 2023 à Modiin, en Israël. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Depuis le début de la trêve entre Israël et le Hamas, 60 otages ont peu à peu été libérés par le mouvement terroriste palestinien. Des femmes et des enfants, mais pas Kfir Bibas, bébé israélien de dix mois enlevé le 7 octobre, devenu un symbole des otages toujours retenus. Mercredi 29 novembre, les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont assuré dans un communiqué que Kfir Bibas, son frère et sa mère avaient été tués dans un bombardement israélien. Une information qui n'a pas été confirmée : l'armée israélienne a déclaré mercredi la "vérifier". La famille Bibas, elle, a annoncé dans un communiqué "attendre que ces informations soient vérifiées dans l'espoir qu'elles soient démenties par l'armée".  

Kfir a été enlevé avec sa famille le 7 octobre

Kfir Bibas a été enlevé par le Hamas dans le kibboutz de Nir Oz, au sud d'Israël, lors de l'attaque du 7 octobre. Il avait alors 9 mois. Son frère de 4 ans, Ariel, son père Yarden et sa mère Shiri ont été enlevés le même jour. Une vidéo filmée lors de l'enlèvement et publiée sur les réseaux sociaux montre la mère, Shiri, apparemment terrifiée, tenant dans ses bras ses enfants dans une couverture, alors que des terroristes du Hamas les encerclent. Les parents de Shiri, Margit et Yosi Silberman, eux aussi résidents de Nir Oz, ont été tués dans l'attaque. Sur d'autres images du 7 octobre, on voit le père de Kfir et Ariel blessé à la tête, entouré d'un groupe d'hommes qui l'emmènent vers la bande de Gaza. L'agence de presse AP relève que la famille n'avait depuis reçu aucune preuve que Kfir était toujours vivant.

Avec son frère et sa mère, il est devenu un symbole des otages

Kfir Bibas est le plus jeune des otages enlevés le 7 octobre. Il est devenu l'un des visages emblématiques des otages retenus par le Hamas, sur les réseaux sociaux comme sur les pancartes lors des manifestations pour la libération des otages. Une manifestation, réunissant des proches de la famille, a eu lieu mardi 28 novembre à Tel-Aviv, sur la "place des otages". "Le Hamas les a pris, et le Hamas est tenu de les ramener dès maintenant, a déclaré Ofri Bibas Levy, la tante de Kfir, lors de ce rassemblement. Ils sont responsables de leur santé, et leur liberté est directement entre les mains du Hamas." "Cela ne s'était jamais produit auparavant qu'un bébé soit enlevé à cet âge. Est-ce que le petit Kfir est un ennemi du Hamas ?", s'est ému Eylon Keshet, un cousin du père de Kfir, citée par AP.

Kfir a été transféré à un autre groupe terroriste

Selon un porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, cité par la chaîne américaine CNN, la famille Bibas n'est plus entre les mains du Hamas. Un représentant de la diplomatie israélienne a pointé du doigt le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement classé comme terroriste par l’Union européenne, les États-Unis et Israël. Mais rien ne confirme formellement qu'il s'agit du FPLP. D'après un porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, Avichai Adraee, cité par Times of Israel, la famille Bibas a été "transférée" par le Hamas à "un autre groupe palestinien" à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, sans donner plus de précisions sur la date de ce transfert.  

Une polémique est née en France sur une proximité supposée entre le FPLP avec La France insoumise. Certains allant jusqu'à presser LFI de faire jouer ses relations pour obtenir une libération. À l’origine, une initiative de la députée LFI Ersilia Soudais qui a invité Mariam Abou Daqqa, militante palestinienne du FPLP, pour la projection d'un film à l'Assemblée nationale le 9 novembre. Mercredi sur BFMTV, le coordinateur du parti, Manuel Bompard, s'est défendu de toute proximité : "Nous ne connaissons pas le Front populaire de libération de la Palestine, nous n’avons jamais travaillé avec eux". Il a déclaré que "les actions que cette organisation a commises sont terroristes".

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