Pourquoi Emmanuel Macron se rend en Jordanie pour la conférence Bagdad II ?
Après son passage sur le porte-avions Charles-de-Gaulle en mer Rouge, Emmanuel Macron est attendu mardi 20 décembre en Jordanie, où il va participer à un sommet régional, la conférence Bagdad II, un format qui réunit autour des tables des représentants de l'Arabie saoudite, de la Turquie ou de l'Iran.
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Après une première édition dans la capitale irakienne en août 2021, la conférence Bagdad II se tient sur les rives de la mer Morte, avec pour objectif de favoriser "la stabilité, la sécurité et la prospérité" de l'Irak, selon un conseiller élyséen. Mais au-delà, c'est l'espoir pour Emmanuel Macron de replacer la France au cœur d'une région chaotique où les enjeux sécuritaires et énergétiques sont majeurs.
Quel levier d'influence ?
Seul dirigeant occidental présent autour de la table, le président français veut montrer qu'il est en capacité de parler à tout le monde, aux Turcs et aux Arabes comme aux Iraniens. "Il s'agit d'évoquer non seulement l'Irak mais toutes les questions régionales", assure-t-on à l'Élysée. Mais avec quel levier d'influence ? Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient à l'Université Lyon 2, relativise les ambitions du chef de l'État : "À part une espèce de petite caution occidentale sur cette conférence, on ne voit pas bien en termes diplomatique et économique ce que la France peut apporter."
La première édition de la Conférence de Bagdad l'année dernier s'était traduite par des effets d'annonce au plan économique qui ne s'étaient pas concrétisés. "En termes de business, Emmanuel Macron était revenu de Bagdad ravi parce qu'il avait engrangé plusieurs contrats dont l'aéroport de Mossoul qui devait être reconstruit par Aéroport de Paris, et puis au mois de mars on a appris que c'était des sociétés turques qui allaient le construire", rappelle Fabrice Balanche.
La concurrence commerciale de la Turquie, influence de l'Iran chez son voisin irakien, ainsi qu'en Syrie, au Liban et au Yémen, sans parler de l'appétit énergétique de la Chine en direction des monarchies du Golfe, constituent autant de chausse-trappes pour Emmanuel Macron dans le sérail oriental.
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