Guerre entre le Hamas et Israël : "Les diplomates doivent déjà préparer le terrain" selon Gérard Araud, ex-ambassadeur de France en Israël
Benyamin Netanyahou a promis mercredi 11 octobre de "détruire le Hamas". Le Premier ministre isréalien a déclaré dans une allocution télévisée : "Tout membre du Hamas est un homme mort" alors que des raids israéliens sont en cours à Gaza et qu’une opération militaire terrestre est aussi envisagée. Même pendant cette période de combats violents et de bombardements, la diplomatie doit trouver sa voie selon Gérard Araud, ancien ambassadeur de la France en Israël.
"Les diplomates doivent déjà préparer le terrain parce qu’il faudra bien qu’il y ait une fin à ces affrontements, qu’il y ait un cessez-le-feu", explique Gérard Araud. Ce travail est d’autant plus important qu’il y a la vie d’otages en jeu. Près de 150 personnes ont été enlevées par le Hamas lors de son attaque samedi 7 octobre contre Israël. Parmi ces otages, il y aurait probablement des Français, comme l’a indiqué mercredi 11 octobre sur franceinfo la ministre française des Affaires étrangères.
"Il faut commencer à parler aux gens qui peuvent éventuellement avoir un accès au Hamas, décrit l’ancien ambassadeur. Je pense par exemple à l’Egypte, à la Turquie, au Qatar. Il faut lancer les premières approches, même s’il ne faut pas se faire d'illusions, nous allons connaître encore des jours, des semaines peut-être, de combat".
Accompagner les familles des Français tués
Si les discussions se poursuivent alors que la guerre semble totale, elles s’organisent alors au niveau des services de renseignement selon Gérard Araud. "Ce sont les premiers à avoir des relations avec leurs collègues égyptiens, leurs collègues turcs. Peut-être que nos services de renseignement ont aussi des contacts avec le Hamas ? Je ne sais pas. Il s’agit en tout cas de voir s’il y a des canaux, des personnes à qui on peut parler", souligne Gérard Araud.
Concernant les otages, probablement français, le rôle de l’ambassade est de recenser les personnes qui manquent à l’appel, indique l’ancien ambassadeur de France en Israël : "Il y a encore une grande incertitude sur ceux qui ont été tués, ceux qui étaient sur place et ceux qui ont disparu". Elle doit aussi soutenir et accompagner les familles des Français qui ont été tués, en assistant notamment aux funérailles.
L'ambassade doit aussi, si nécessaire, évacuer les Français. Un premier vol d’Air France est justement parti de Tel-Aviv dans l’après-midi du jeudi 12 octobre pour rapatrier des Français. D’autres "vols spéciaux" suivront "vraisemblablement" vendredi 13 et samedi 14 octobre selon la ministre française des Affaires étrangères. "Il y a quand même 200 000 Français en Israël et la plupart ne veut pas partir, précise Gérard Araud. Il s’agit donc surtout d’être prêt à fournir des services d’état civil et aussi, une présence humaine".
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