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Mort de Mahsa Amini en Iran : "Nous espérons la chute du régime", témoigne une manifestante

En Iran, au moins 31 personnes ont été tuées dans des manifestations suite au décès de Mahsa Amini. Cette jeune femme est morte, le 13 septembre, après avoir été arrêtée par la police des mœurs.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une poubelle brûle, mercredi 21 septembre, pendant une manifestation à Téhéran suite à la mort de Mahsa Amini. (- / AFP)

"Pendant toutes ces années, ils ont fait de nous ce qu'ils voulaient, mais ça suffit !" C'est la première fois que Sara*, une Iranienne de 26 ans, manifeste contre le pouvoir. Elle participe aux manifestations qui s'enchaînent depuis sept jours à Téhéran. La mobilisation ne faiblit pas alors que le président iranien Ebrahim Raïssi a promis, jeudi 22 septembre, une enquête sur les conditions de la mort de Mahsa Amini. Cette jeune femme est décédée après avoir été interpellée par la police des mœurs.

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Dans une trentaine de villes, les manifestants font face à une violente répression. L’ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, fait état d'au moins 31 morts, la télévision d'État en compte 17. De plus, les autorités ont imposé des restrictions drastiques sur Internet, bloquant notamment l'accès à Instagram et WhatsApp. Sara a pu répondre aux questions de franceinfo via un réseau informatique crypté.

"Pendant toutes ces années, ils ont fait de nous ce qu’ils voulaient, ils nous insultaient, nous tiraient dessus, nous contrôlaient par la peur, raconte Sara. Mais ça suffit ! Nous espérons la chute du régime et un jour ça arrivera." Comme la plupart des Iraniens que franceinfo a pu contacter, la jeune femme décrit une répression particulièrement violente, mais elle promet qu’elle continuera de manifester malgré tout.

"Ces derniers jours, [les soldats] avaient des matraques et des gaz lacrymogènes. Et maintenant, ils ont des armes. Ils nous tuent"

Sara, une manifestante iranienne

à franceinfo

"Beaucoup de gens sont morts, bien plus que le bilan officiel qu’ils ont donné, affirme Sara. Nous avons tous très peur, mais si on ne descend pas dans la rue malgré la répression, ces gens seront morts pour rien." 

L’autre crainte de la jeune femme, c’est que l’accès à internet, déjà très restreint, soit totalement suspendu dans le pays : "S’ils coupent les connexions pour nous isoler complètement du reste du monde, ne nous oubliez pas s’il vous plaît. Souvenez-vous que nous nous battons contre ces monstres." De son côté, la République islamique d’Iran dénonce "des actions menées par des contre-révolutionnaires contre la sécurité nationale".

*le prénom été modifié

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