: Témoignage Face à la guerre en Ukraine, des Russes fuient vers la Finlande : "Je ne sais pas ce que le gouvernement va décider, je dois partir"
Alors que des civils ukrainiens tentent de passer les frontières pour se mettre à l’abri, en Finlande, ce sont des Russes qui arrivent par le train. Ils ne fuient pas les bombes, mais le pouvoir en place.
"La frontière peut très bien se fermer d'un coup pour tout le monde. Si ça arrive, je veux être sorti." Cet homme d'affaires russe n'a pas vécu, comme les réfugiés ukrainiens, de menace directe pour sa vie. Mais avec le conflit opposant la Russie à l'Ukraine - et surtout les sanctions occidentales contre le Kremlin -, il dit avoir peur pour son avenir : "Je ne peux pas vous donner mon nom, mais je fais du business dans la finance et l'industrie."
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Chargé de lourdes valises, il est arrivé à Helsinki avec toute sa famille : ses parents, sa femme, et son enfant. Les deux trains quotidiens Saint-Pétersbourg -Helsinki affichaient complets ces derniers jours, avec une hausse nette des voyageurs, selon la compagnie nationale finlandaise de chemins de fer. Même si la situation semble se ralentir, encore plusieurs familles ont posé bagage ce 13 mars, un temps au moins, dans la capitale finlandaise.
"Nous nous retrouvons dans la peau des Allemands après la Seconde Guerre mondiale."
Un russe réfugié en Finlandeà franceinfo
Cet homme d'affaires explique avoir acheté des "passeports dorés achetés à Malte coûtant plusieurs centaines de milliers d'euros" pour sa famille à Madrid. Son départ est motivé par l'incertitude causée par le climat politique : "Je ne sais pas ce que le gouvernement va décider. Il pourrait maintenant geler tous les dépôts d'argent en banque, en euros et en dollars. Je dois partir." La Finlande n'est qu'une étape. Il a loué un appartement à Rome. De là, il suivra la guerre à distance au pouvoir.
Il porte un regard critique sur l'invasion de l'Ukraine : "Nous avons des criminels de guerre. Ces gens sont fous. J'ai compris que nous nous retrouvons dans la peau des Allemands après la Seconde Guerre mondiale. Le monde entier détestait les Allemands." Son père le reprend : "Tu vas t'attirer des ennuis". La famille quitte rapidement cette gare qui, la nuit, est illuminée en jaune et bleu, les couleurs du drapeau ukrainien.
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