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Guerre en Ukraine : "Les crimes de guerre ne font aucun doute", affirme l'ancien ambassadeur en Russie Jean-Maurice Ripert

Celui qui a été ambassadeur de France à Moscou entre 2013 et 2017 s'est "réjoui" sur franceinfo vendredi que la Cour pénale internationale ait ouvert une enquête sur l'invassion russe en Ukraine.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Maurice Ripert s'exprime lors d'une conférence de presse à Pékin, le 26 octobre 2018, alors qu'il était ambassadeur de France en Chine. (BIAN PENG / IMAGINECHINA)

"Les crimes de guerre [des russes en Ukraine] ne font aucun doute", a déclaré vendredi 11 mars sur franceinfo Jean-Maurice Ripert, vice-président de l’Association française pour les Nations unies et ancien ambassadeur de France en Russie. Il appelle, dans une tribune co-écrite avec l'ex-Défenseure des enfants Claire Brisset, à juger les auteurs de ces crimes de guerre commis contre des civils en Ukraine.

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Les crimes de guerre en Ukraine "sont même reconnus par le pouvoir russe puisque nous avons entendu Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, reconnaître que les troupes russes avaient choisi délibérément de bombarder une maternité à Marioupol en prétextant qu'il y avait des légionnaires fascistes ukrainiens à l'intérieur du bâtiment", argumente Jean-Maurice Ripert, ajoutant que "tout le monde a vu les images à la télévision d'enfants évacués sur des civières".

La Russie "se moque" des traités internationaux

La Russie a enfreint plusieurs traités internationaux, affirme Jean-Maurice Ripert, qui liste : "La charte des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la convention internationale sur les droits de l'enfant, les conventions de Genève sur le droit de la guerre, le droit humanitaire international..." La Russie est signataire de ces textes "dont elle se moque", estime l'ancien ambassadeur de France en Russie entre 2013 et 2017. "Ils interdisent absolument de prendre pour cible des civils."

La Cour pénale internationale peut aussi juger la Russie du crime d'agression selon Jean-Maurice Ripert, "c'est-à-dire le franchissement d'une frontière internationale par un État de manière militaire. C'est ce qui s'est passé. Ça n'est même pas nié par le gouvernement russe." La Cour pénale a ouvert une enquête à ce sujet. "Je m'en réjouis", a assuré Jean-Maurice Ripert, selon qui cette enquête va permettre de "documenter de manière plus précise les crimes qui sont commis".

En 2016, la Russie a retiré sa signature du Statut de Rome, traité international fondateur de la Cour pénale internationale. En conséquence, l'arrestation d'une personnalité russe reconnue coupable par la Cour n'est possible "que sur le territoire d'un des 123 États qui respectent la juridiction de la Cour pénale internationale", précise le vice-président de l’Association française pour les Nations Unies. "Si Vladimir Poutine et un certain nombre d'autres hauts-dirigeants qu'on jugerait pour leur responsabilité personnelle, ne peuvent plus se rendre dans 123 pays du monde, c'est déjà un premier résultat", se félicite Jean-Maurice Ripert.

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