Après la surprise, l'affolement. Pris de court par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les marchés financiers ont cédé à la panique dans la journée du jeudi 24 février. Les indices de la plupart des Bourses européennes ont chuté de plusieurs points. Vendredi matin, les indicateurs sont revenus au vert. Mais l'incertitude reste forte.>> Suivez l'évolution du conflit russo-ukrainien dans notre directDans le même temps, les cours des matières premières ont explosé. Ces hausses font craindre des retombées sur les coûts de l'énergie dans les pays occidentaux, avec la peur d'un boom de l'inflation en toile de fond.CAC 40 : une chute, suivie d'un rebond, et beaucoup d'incertitudesLe principal indice boursier de la place de Paris, qui rassemble les cours des 40 plus importantes multinationales françaises, était à la peine jeudi soir. En 24 heures, le CAC 40 a perdu près de 4% de sa valeur. Une chute poussée entre autres par les entreprises bien implantées en Russie, constate Le Figaro. Ainsi, Renault, dont la Russie est le premier marché étranger, a perdu 9%.Vendredi, le CAC 40 est tout de même revenu dans le vert. Pour John Plassard, spécialiste de l'investissement au sein du groupe financier Mirabaud, interrogé par l'Agence France-Presse, ce rebond s'explique par une "chasse aux bonnes affaires" et par le discours du président américain Joe Biden, "considéré comme modéré". Mais l'environnement de marché reste très incertain, préviennent les analystes.Pétrole : le baril de Brent a dépassé la barre symbolique des 100 dollarsLe cours du pétrole s'est enflammé dans la journée de jeudi. Le baril de Brent, aussi appelé "brut de mer du Nord", qui fait office de référence en Europe, a dépassé les 105 dollars, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis 2014, souligne Le Figaro. Vendredi, cependant, les cours sont repartis à la baisse, repassant sous la barre symbolique des 100 dollars.La Russie est un pays essentiel pour l'approvisionnement énergétique en Europe et, au-delà, pour l'ensemble de la planète. Il s'agit du deuxième exportateur mondial de pétrole et du premier exportateur de gaz, dont le cours s'est également envolé jeudi. Le prix du mégawattheure de gaz à Amsterdam, le marché référent de l'Europe, a fini à 135 euros, en hausse de plus de 50% par rapport à la veille. Mais là encore, cette tendance s'est inversée vendredi, avec un mégawattheure redescendu autour de 95,50 euros dans la journée.Céréales : craintes sur les approvisionnements en blé et en maïsAutre conséquence économique de la guerre en Ukraine : le cours du blé a atteint un niveau inédit jeudi soir. Le prix de la tonne a clôturé à 316,50 euros sur Euronext, la principale place boursière de la zone euro. La Russie et l'Ukraine sont deux greniers à céréales pour la planète. Moscou est le premier exportateur mondial de blé et l'Ukraine est le quatrième. Les craintes des marchés ont également porté sur le maïs, dont la moitié des importations européennes proviennent d'Ukraine, rapporte l'Agence France-Presse. Le cours de cette céréale a bondi jeudi : jusqu'à 304 euros la tonne sur Euronext, alors qu'il s'établissait à 280 euros, le matin, à l'ouverture de la place boursière.Vendredi, la tendance est malgré tout revenue à la baisse, avec un prix à la tonne repassé sous les 300 euros en fin de journée aussi bien pour le blé que pour le maïs.Cette volatilité des prix des matières premières fait peser la menace d'une poursuite de l'inflation en France. Selon des données provisoires publiées par l'Insee, les prix à la consommation en février ont bondi de 3,6% sur un an, après une progression de 2,9% en janvier et de 2,8% les deux mois précédents. Jeudi midi, le président Emmanuel Macron a prévenu les Français que les évènements en Ukraine auraient "des conséquences durables sur nos vies". Et ces conséquences pourraient d'abord se faire sentir dans les porte-monnaie.