Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 29 juin
Tandis que les bombardements de la Russie continuent de s'intensifier à l'est de l'Ukraine, l'Otan se prépare à renforcer sa présence sur son son flanc est.
Les bombardements russes dans l'est de l'Ukraine continuent de s'intensifier. L'Otan augmente son niveau de préparation contre Moscou, et Vladimir Poutine nie la responsabilité de la Russie dans la frappe d'un centre commercial ukrainien qui a fait 18 morts civils. Franceinfo revient sur les faits marquants de la journée sur le front de la guerre en Ukraine.
La "fréquence" des bombardements sur Lyssytchansk est "énorme", selon le gouverneur régional
"Nous assistons à un pic d'intensité dans les combats", a déclaré à la télévision ukrainienne le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. "La ville est constamment bombardée avec des armes de gros calibres", a déclaré le responsable ukrainien dans son point de situation quotidien, ajoutant que les combats se poursuivaient notamment "à la périphérie de la ville".
La ville de Lyssytchansk est la dernière grande ville de l'est de l'Ukraine que les troupes russes n'ont pas encore conquise, depuis la prise de Sievierodonetsk. Serguiï Gaïdaï a précisé qu'"environ 15 000 civils" se trouvaient encore dans cette ville de près de 100 000 habitants avant la guerre, "mais que leur évacuation était trop dangereuse à ce stade".
L'Ukraine annonce avoir échangé 144 soldats avec la Russie
Kiev a annoncé avoir échangé avec la Russie 144 soldats, dont 95 "défenseurs d'Azovstal" à Marioupol, qui s'étaient battus dans cette ville portuaire assiégée par l'armée russe pendant plusieurs semaines avant de se rendre. Parmi eux se trouvent 43 militaires du régiment Azov, qui ont été échangés avec 52 autres militaires qui se trouvaient également dans l'aciérie Azovstal au moment de l'assaut russe.
"Il s'agit du plus gros échange depuis le début de l'invasion russe", a déclaré la Direction principale du renseignement ukrainien, qui n'a pas donné plus de détails sur le lieu et la date de l'opération. Le dernier échange officiel de prisonniers remontait au début du mois de mai.
La Russie est une "menace directe" pour la "sécurité" des pays de l'Otan, selon son secrétaire général
"Nous allons dire clairement", lors du sommet de l'Otan qui doit réviser la feuille de route de l'Alliance pour la première fois depuis 2010, "que la Russie représente une menace directe pour notre sécurité", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg. "C'est le remaniement le plus important de notre défense collective depuis la Guerre froide", a-t-il souligné, en référence au renforcement de la présence militaire de l'Otan sur son flanc est annoncé lundi.
"L'Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu'il faudra", a déclaré Jens Stoltenberg. Les dirigeants de l'Alliance atlantique disent s'être mis d'accord avec Kiev sur un nouveau plan d'aide, qui doit en particulier "accélérer la livraison d'équipements militaires non létaux" et "améliorer les défenses" ukrainiennes contre les cyber-attaques.
Vladimir Poutine nie la responsabilité de la Russie dans la frappe d'un centre commercial
"Les pays leaders de l'Otan souhaitent (...) affirmer leur hégémonie, leurs ambitions impériales", a affirmé le président russe lors d'une d'une conférence de presse à Achgabat, la capitale du Turkménistan. "L'Ukraine et le bien du peuple ukrainien, ce n'est pas l'objectif de l'Occident et de l'Otan, mais un moyen de défendre leurs propres intérêts", a ajouté le maître du Kremlin.
Vladimir Poutine a de nouveau assuré que l'armée russe "ne frappe aucun site d'infrastructure civile", deux jours après le bombardement d'un centre commercial dans le centre de l'Ukraine qui a fait au moins 18 morts et des dizaines de blessés civils. De multiples éléments pointent vers des frappes russes sur des bâtiments abritant des civils.
Il a également déclaré que la Russie ne voyait pas de problème à ce que la Finlande et la Suède rejoignent l'Otan. "Nous n'avons pas de différends territoriaux (...), il n'y a rien qui pourrait nous déranger du point de vue de l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan", a assuré le dirigeant russe, qui a cependant averti qu'"en cas de déploiement de contingents militaires et d'infrastructures militaires là-bas, nous serons obligés de répondre de manière symétrique et de créer les mêmes menaces pour les territoires d'où émanent les menaces pour nous".
La Russie prend des mesures pour intégrer le sud de l'Ukraine à son administration
Le "ministère" de l'Intérieur autoproclamé de la région de Kherson, occupée depuis mars par les troupes russes, a déclaré que des bus relieraient dès vendredi les villes de Kherson et Simféropol, la capitale de la Crimée, la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. "La sécurité des transports sera assurée par Rosgvardia", la garde nationale russe, a précisé le ministère autoproclamé dans un communiqué.
L'administration d'occupation de la région de Kherson a elle annoncé l'ouverture mercredi du Fonds de pension de la Fédération de Russie, chargé du versement des retraites. Selon l'administration d'occupation, une première banque russe a ouvert mercredi à Kherson. Un service d'état civil obéissant "aux standards de la Russie" a également ouvert ses portes à Kherson pour enregistrer les naissances, les décès et célébrer les mariages.
Depuis la prise de ces territoires du sud de l'Ukraine, Moscou mène une politique de russification : le rouble a été introduit, des passeports russes émis, les voix critiques sont réprimées et l'activité économique est largement sous contrôle des administrations d'occupation. Vladimir Poutine avait affirmé en lançant son offensive contre l'Ukraine que son pays n'occuperait pas l'Ukraine.
La Norvège bloque une cargaison russe, Moscou menace
Oslo a bloqué l'entrée sur son sol d'une cargaison destinée à des Russes sur l'archipel arctique norvégien du Svalbard. La cargaison "a été bloquée sur la base des sanctions" prises par Oslo à la suite de l'invasion de l'Ukraine, "qui interdisent l'entrée de compagnies russes de transport de marchandises sur le territoire norvégien", a affirmé la ministre des Affaires étrangères Anniken Huitfeldt.
"Nous avons réclamé à la partie norvégienne le règlement au plus vite de cette question", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. "Nous avons souligné que les actions inamicales à l'égard de la Russie mènent à des mesures de représailles", a ajouté le diplomate.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.