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Une élue écologiste invite Manuel Valls à un apéro à base de boues rouges

La député européenne EELV Michèle Rivasi a apporté au Premier ministre une bouteille remplie de ces résidus pour dénoncer la pollution causée par l'entreprise Alteo dans la mer Méditerranée. 

Article rédigé par franceinfo - Juliette Duclos
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sur le site de l'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), en 2010. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"Il ne faut pas confondre les élus de la République et les terroristes", s'indigne Michèle Rivasi, contactée par franceinfo. La députée européenne EELV  s'est rendue, lundi 12 septembre, devant l'hôtel Matignon, avec pour seul bagage une bouteille en verre remplie de boues rouges. Objectif de la démarche ? "Dénoncer le rejet de déchets toxiques par l'entreprise Alteo, qui polluent les calanques" près de Marseille.  

"J'ai attendu deux heures entourée de policiers"

Si Manuel Valls est dans la ligne de mire de la députée écologiste, c'est parce qu'il a autorisé l'entreprise à poursuivre son activité, par voie préfectorale, comme le raconte la ministre de l'Environnement Ségolène Royal devant la caméra de "Thalassa". Les boues rouges, du nom donné à la masse orange qui tapisse le fond de la mer Méditerranée, à 7 km des côtes, dans le Parc national des calanques, sont issues de l'usine Alteo, située à Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui produit de l'alumine. Et ces résidus, bien que désormais filtrés, sont relâchés directement dans la mer via un pipeline.

Au début de l'après-midi, l'accueil est plutôt froid. "J'ai attendu deux heures, entourée de policiers qui coupaient la rue, alors que j'avais prévenu Manuel Valls que je viendrais", ironise la parlementaire.

Des métaux lourds dans les calanques

Mais après l'attente, la candidate à la primaire écologiste finit par être reçue à Matignon. Sans pour autant rencontrer le Premier ministre ou obtenir gain de cause. "J'ai été reçue par son directeur de cabinet et le responsable de l'industrie, mais ils n'ont pas du tout accepté mes propos." Et la discussion a tourné court. Pour la députée, "ils disent que l'usine pollue moins désormais, mais ce n'est pas vrai, il y a toujours énormément de métaux lourds qui se retrouvent dans les calanques." 

Depuis décembre 2015, Alteo a dû modifier ses procédés de production d'alumine à partir de bauxite et ne rejette plus officiellement qu'un liquide filtré. "Il ne s'agit plus de boues rouges chargées en polluants comme par le passé, mais d'eaux largement dépolluées", a ainsi expliqué Manuel Valls le 5 septembre. Une version que contestent les écologistes. En attendant, la députée européenne l'assure : "On va continuer la mobilisation." 

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