Ce que l'on sait sur le crash du vol MH17 en Ukraine
Le Conseil de sécurité de l'ONU demande une enquête indépendante afin que les responsables du crash de l'avion de ligne, vraisemblablement abattu par un missile, soient désignés.
La communauté internationale cherche des réponses, samedi 19 juillet, après le crash du vol MH17 de Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine. Seule certitude : 298 personnes sont mortes dans cette catastrophe aérienne, la deuxième à toucher la compagnie en quelques mois.
Que sait-on des victimes ? Qui est responsable du crash de cet avion de ligne, qui assurait la liaison Amsterdam (Pays-Bas) - Kuala Lumpur (Malaisie). Francetv info résume ce que l'on sait du drame.
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Que s'est-il passé ?
L'hypothèse de l'accident est de plus en plus exclue. L'avion de Malaysia Airlines a très probablement été abattu en vol : les Etats-Unis attribuent la tragédie à un tir de missile sol-air. S'agit-il d'une erreur des rebelles ? D'une "bavure" inexplicable des Ukraniens ou des Russes ?
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Au lendemain du crash, Moscou et les séparatistes prorusses d'une part, et Kiev d'autre part, ont continué à se rejeter la responsabilité du tir fatal. Les services de sécurité ukrainiens diffusent des enregistrements qui, selon eux, accréditent la responsabilité des rebelles, potentiellement aidés par des officiers des renseignements militaires russes. De même, Barack Obama a désigné les séparatistes aidés par la Russie
> Crash du MH17 : pourquoi les séparatistes prorusses sont pointés du doigt
Mais pour toucher un avion de ligne à 10 000 mètres d'altitude, il faut un système d'armement particulier, comme un missile Buk, et surtout des troupes formées, comme l'explique à France 2 un expert en sécurité aérienne. Les séparatistes ont assuré, vendredi, ne pas disposer de Buk, tandis que Moscou a affirmé que le système de missiles ukrainien était actif jeudi, laissant entendre une possible responsabilité de Kiev dans la destruction de l'avion. Pour tenter de démêler le vrai du faux dans cette guerre de l'information, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé une enquête internationale indépendante.
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Qui sont les victimes ?
298 personnes avaient pris place à bord de l'appareil, qui effectuait la liaison entre Amsterdam (Pays-Bas) et Kuala Lumpur (Malaisie). Selon un décompte fourni par Malaysia Airlines au lendemain du crash, figurent parmi les victimes 189 Néerlandais, 27 Australiens, 44 Malaisiens, 12 Indonésiens, 9 Britanniques, 4 Allemands, 4 Belges, 3 Philippins, 1 Canadien et 1 Néozélandais. La nationalité de 4 derniers passagers n'a pas encore été précisée.
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D'éminents chercheurs sur le sida étaient du voyage, en route pour l'Australie, où doit se tenir dimanche une importante conférence sur la maladie. C'était le cas du Néerlandais Joep Lange, qui a consacré trente ans de sa vie à combattre le virus. "Un grand professionnel", "un pionnier", "un visionnaire", selon ses pairs.
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Coïncidence macabre : une famille déjà meurtrie par la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines en mars est à nouveau touchée. Après la mort de son frère et de sa belle-sœur, une Australienne a appris le décès de sa belle-fille, passagère du vol MH17, rapporte Associated Press (en anglais).
Des Français étaient-ils à bord ?
François Hollande est désormais certain que l'appareil ne contenait aucun Français. Mais l'incertitude a persisté pendant un long moment, après les flottements dans la communication du gouvernement français.
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Le chef de l'Etat met fin au flou entretenu par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui avait annoncé jeudi la présence de quatre Français à bord de l'appareil de Malaysia Airlines. Le locataire du Quai d'Orsay était ensuite revenu sur ses déclarations dans la soirée.
Quelles conséquences sur la crise en Ukraine ?
Selon Tatiana Kastoueva-Jean, chercheuse à l'Institut français des relations internationales interrogée par francetv info, "il semblerait que ce drame soit plutôt un facteur d'escalade dans le conflit." Si "à court terme, on peut imaginer une phase d'apaisement afin de permettre aux enquêteurs de travailler", l'appel au cessez-le-feu, réclamé notamment par Washington et Berlin, a été rejeté vendredi par les séparatistes. Accusé d'avoir encouragé dans l'ombre les rebelles, Poutine est pointé du doigt par les Occidentaux, qui estiment qu'il a contribué à entretenir le chaos dans la région.
> Comment le crash du MH17 peut influer sur la crise en Ukraine
Le président russe pourrait, au regard de ce nouvel évènement, essuyer de nouvelles salves de sanctions, suggère, entre autres, le site de la revue Foreign Policy (article pour abonnés). Quand bien même les responsabilités ne sont pas encore établies.
A Kiev, on attend une réponse occidentale bien plus importante. Le crash est "un signal qui doit réveiller l'Occident", lance vendredi matin le Kiev Post (en anglais). Mais attention, "il n'est pas envisageable que l'Otan intervienne dans la région. Dans ce contexte, face à la Russie, ce serait le début d'une troisième guerre mondiale, prévient la chercheuse. Un scénario dont personne ne veut".
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