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Crash du MH17 : Kiev, Moscou et rebelles prorusses s'accusent mutuellement

La guerre de désinformation fait rage, depuis le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, contrôlé par les séparatistes. 

Article rédigé par franceinfo
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Les restes du vol MH17 de la Malaysia Airlines, le 18 juillet 2014, au lendemain du crash de l'appareil , dans l'est de l'Ukraine. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Qui est responsable du crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines ? Pour répondre à cette question, le secrétaire général de l'ONU a demandé une enquête internationale "transparente".

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Car depuis la catastrophe, jeudi 17 juillet, la guerre de désinformation a repris dans l'est de l'Ukraine, où est tombé l'appareil. Une zone contrôlée par les séparatistes prorusses. Kiev, Moscou et les rebelles s'accusent mutuellement d'avoir abattu le Boeing 777. Retour sur les versions de chacun.

Pour l'Ukraine, un acte de "terrorisme" des séparatistes

Le président ukrainien Petro Porochenko a évoqué un acte de terrorisme, peu après l'annonce du drame. Immédiatement après la tragédie, un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur s'est montré plus précis, accusant les rebelles prorusses installés dans l'est du pays d'avoir abattu le Boeing 777 avec un missile Bouk "gracieusement offert aux terroristes par Poutine".

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont publié, dans la soirée, l'interception d'une conservation. Selon eux, il s'agit d'une discussion entre deux chefs séparatistes, où l'un d'eux explique qu'un groupe de rebelles a abattu un avion de ligne. "Ce sont les gars du check-point Tchernoukhine qui ont abattu l'avion, peut-on entendre sur l'enregistrement. C'est un avion civil à 100%."

Le chef du SBU a accusé des responsables des renseignements militaires russes d'être impliqués, sur la base d'autres documents audio. "Ils parlent de saboteurs russes qui abattent un avion, du nombre de victimes, a-t-il accusé. Nous avons établi que cette conversation s'était déroulée à 16h20. Maintenant, vous savez qui a commis ce crime inhumain contre l'humanité."

Pour les séparatistes, une "provocation" de Kiev

Les rebelles prorusses assurent n'avoir aucune responsabilité dans le crash du vol MH17. D'après eux, l'avion de ligne aurait été abattu par les forces armées ukrainiennes, un acte de "provocation" de la part des autorités centrales de Kiev.

"Des témoins ont vu le Boeing 777 attaqué par un avion de chasse ukrainien", indique le site officiel de la "République" de Lougansk, autoproclamée par les séparatistes dans l'est du Pays. De son côté, l'Ukraine a démenti que son aviation ait effectué des tirs jeudi.

Pour se disculper, des séparatistes prorusses, interrogés par l'agence Interfax, ont indiqué que la portée de leurs missiles sol-air portables était limitée à 4 000 m, alors que l'avion volait lui à 10 000 m d'altitude. Mais à la fin juin, les rebelles avaient annoncé s'être emparés d'une unité des forces antiaériennes à Donetsk, qui disposait notamment de missiles Bouk, capables d'atteindre cette altitude.

Pour la Russie, la "responsabilité" incombe à Kiev

Vladimir Poutine n'a pas explicitement désigné de coupables. Mais pour le président russe, l'Ukraine "porte la responsabilité de la terrible tragédie" que constitue le crash de l'appareil de la Malaysia Airlines. "Cette tragédie n'aurait pas eu lieu si la paix avait régné dans ce pays, si les opérations militaires n'avaient pas repris dans le sud-est de l'Ukraine", accuse le chef de l'Etat, cité par l'agence Ria Novosti.

L'agence russe de presse Interfax a même évoqué, citant une source anonyme au sein de l'agence fédérale russe du transport aérien, la possibilité que Vladimir Poutine aurait pu être visé. D'après cette théorie, l'appareil malaisien a été abattu par un missile sol-air ukrainien ou un missile tiré par un avion de chasse, qui pensait toucher l'appareil du président russe, qui revenait à peu près au même moment du Brésil. Mais cette thèse a été rapidement contredite, remarque L'Express. "L'avion présidentiel n'a pas volé au-dessus de l'Ukraine depuis longtemps", assure une source à l'aéroport moscovite Vnukovo. au site russe Gazeta.

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