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Mali, Guinée, Burkina Faso : des coups d’Etat et un pouvoir civil qui se fait attendre

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest maintient la pression en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Un homme tient une pancarte indiquant "Une transition dirigée par l'armée" lors d'un rassemblement des partisans de la junte malienne sur la place de l'Indépendance à Bamako, le 8 septembre 2020. (MICHELE CATTANI / AFP)

Mali, Guinée et Burkina Faso. Ces trois pays d’Afrique de l’Ouest ont connu quatre coups d’Etat en moins de deux ans. Alarmée par cette instabilité et le risque de contagion dans la région, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tente d’accélérer la transition démocratique grâce notamment à des mesures coercitives. 

Moins de sanctions au Mali

Le Mali a connu deux coups d'Etat militaires depuis août 2020. Le dernier en date est intervenu en mai 2021 avec des promesses de changement. Et pourtant, la situation globale ne s’est pas vraiment améliorée. Elle reste marquée par un accord de paix  moribond, des divergences politiques et une grave crise sécuritaire. Dans ce contexte, la Cédéao s’active depuis des mois pour sauvegarder le système démocratique et accélérer le retour des civils à la tête du pays. Grâce aux négociations, quelques avancées ont eu lieu avec l’annonce par la junte d’un calendrier électoral. Bamako a adopté une nouvelle loi électorale et prévoit une élection présidentielle en février 2024. Une question demeure : celle de la possible candidature d’un militaire à la présidentielle. Mais les progrès enregistrés ont permis la levée des sanctions commerciales et financières qui pesaient sur le Mali. Le pays reste néanmoins suspendu des instances de la Cédéao. 

Des pressions sur la Guinée

Le colonel Mamady Doumbouya, qui dirige la Guinée depuis septembre 2021, a promis la restauration d’un pouvoir civil. Une "charte de transition" mise en place par la junte en précise les conditions. Ainsi, les acteurs de la transition, qu'ils soient militaires ou civils, n'ont pas le droit de se présenter aux prochaines élections nationales ou locales. Seulement, la durée de la transition, fixée à trois ans par Conakry, a été jugée trop longue par la Cédéao qui maintient la pression. L’organisation ouest-africaine insiste sur une période transitoire de 24 mois maximum. Une médiation devrait permettre de parvenir à ce délai et d’éviter des sanctions lourdes comme au Mali.

Une transition plus courte au Burkina

Les négociations menées avec le Burkina Faso ont permis de réduire la période de transition annoncée par la junte. On passe de trois à deux ans. Théoriquement, le retour à l’ordre constitutionnel est prévu pour juillet 2024. Reste bien sûr la question des élections et de son organisation dans un pays dont plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels. Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences, attribuées à des mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait des milliers de morts et 1,9 million de déplacés. Le coup d’Etat mené en janvier 2022 avait été justifié par l’urgence du rétablissement de la sécurité. Mais au Burkina comme au Mali, la situation ne s'est pas améliorée.

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