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Ce qu’il faut savoir sur le chef putschiste qui a mené le coup d'Etat en Guinée

Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya est le nouvel homme fort du pays.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, chef des forces spéciales et auteur du coup d'Etat militaire contre le président guinéen Alpha Condé, salue la foule à Conakry, le 5 septembre 2021. (CELLOU BINANI / AFP)

Le coup de force, dimanche 5 septembre en Guinée, a renversé le président Alpha Condé, en place depuis 2010. Son auteur est le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. Le nouvel homme fort du pays se place d’emblée en défenseur de la société civile. Il multiplie les messages d’apaisement et promet le changement. Quel est son parcours ? A-t-il un agenda politique ? Des soutiens ? Voici quelques éléments de réponses même si, à ce stade, la situation n’est pas encore très claire.

Qui est le chef de la junte ?

Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya qui a pris le pouvoir en Guinée était jusque-là à la tête des forces spéciales. Une unité militaire que les Guinéens ont découverte lors des cérémonies du 60e anniversaire d’indépendance, le 2 octobre 2018. Son chef avait été nommé par le président Alpha Condé qui l’aurait fait venir spécialement de l’étranger, selon le site Guinéenews qui parle d'un "militaire atypique" n'ayant jamais servi dans l’armée guinéenne. Ce quadragénaire a été notamment formé en France à la Légion étrangère mais aussi en Israël, au Sénégal et au Gabon. Marié à une Française, il est père de trois enfants.

Quel est son projet ?

Difficile de savoir encore si le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a un projet précis ou des ambitions politiques. Le chef de la junte a d’abord annoncé la dissolution de la Constitution et des institutions. Une façon de faire table rase du passé. Le chef de la junte parle au nom du "Comité national du rassemblement et du développement", comme pour édulcorer le Coup de force. Il promet un gouvernement d’union nationale chargé de mener la transition sans plus de précisions. Le putschiste multiplie aussi les messages rassurants auprès des partenaires économiques, des investisseurs étrangers, mais aussi des Guinéens, affirmant qu’il n y aura ni vengeance ni "chasse aux sorcières".

Quelle suite pour la Guinée ?

De nombreux Guinéens veulent croire au changement et espèrent une vraie alternance politique. Encore faut-il que la transition prévue mène à la "nouvelle Guinée" promise par le nouvel homme fort du pays. L’une des figures de l’opposition et principal adversaire d’Alpha Condé, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a apporté son soutien au nouveau pouvoir militaire en l’exhortant à mettre en place des institutions légitimes dans le cadre d’un Etat de droit.

La communauté internationale, y compris les organisations africaines, souligne la nécessité de respecter l’ordre constitutionnel. En attendant, on ne sait pas où cette transition conduira la Guinée. "Les promesses des militaires impréparés à l’exercice du pouvoir d’Etat se heurtent toujours face aux dures réalités du pouvoir politique", souligne dans Jeune Afrique Oswald Padonou, enseignant et chercheur en relations internationales et études de sécurité.

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