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Cinq choses à savoir sur la Guinée, qui vient de connaître un coup d'Etat

Ce pays d'Afrique de l'Ouest est marqué par des années d'instabilité et de dérives démocratiques.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des Guinéens célèbrent dans les rues l'arrestation du président guinéen, Alpha Condé, lors d'un coup d'Etat à Conakry, le 5 septembre 2021. (CELLOU BINANI / AFP)

Un coup d'Etat a secoué dimanche 5 septembre la Guinée, où des forces spéciales ont annoncé la capture du président Alpha Condé. Franceinfo vous propose d'en savoir plus sur ce pays d'Afrique de l'Ouest marqué par des années de violences politiques.

1Un pays riche

La Guinée est très souvent appelée Guinée-Conakry, du nom de sa capitale, pour la distinguer de sa voisine lusophone la Guinée-Bissau et de la Guinée équatoriale, où l'on parle espagnol. Situé en Afrique de l'Ouest, ce pays francophone compte plus de 13 millions d'habitants.

La Guinée dispose de richesses naturelles immenses avec des réserves importantes de bauxite, d'or, de diamants, de fer, de manganèse… Des mines largement sous-exploitées et qui ne profitent pas à la population. Plus d'un Guinéen sur deux vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU. La Guinée a été durement éprouvée par l'épidémie d'Ebola qui l'a frappée entre 2014 et 2016.

Carte de la Guinée. (FTV)

2Des décennies de régime autoritaire

La Guinée est le premier pays d'Afrique subsaharienne à être devenu indépendant vis-à-vis de la France en 1958. Depuis, l'histoire de la jeune République est jalonnée par des pouvoirs autocratiques, des manifestations et des répressions brutales restées impunies. L'exemple récent le plus marquant est sans doute le massacre du stade de Conakry. Le 28 septembre 2009, plus de 150 personnes ont été tuées et des femmes violées lors d'un rassemblement pacifique contre la candidature à la présidentielle du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, aujourd'hui en exil.

3Un pouvoir civil avec Alpha Condé

Alpha Condé, 82 ans, est à la tête de la Guinée depuis 2010. L'ancien opposant historique, qui a connu l'exil et la prison, est le premier président démocratiquement élu après des années de dictature militaire. "Le Professeur" promet modernisation et reconstruction. Mais en 2019, après deux mandats et un bilan relativement positif, Alpha Condé oublie le principe de l'alternance démocratique. Le président sortant décide de modifier la Constitution pour rester au pouvoir. Cette pratique très répandue en Afrique, dite "syndrome du troisième mandat", provoque de fortes tensions, de grandes manifestations et une contestation violemment réprimée. Des dizaines de civils sont tués, des centaines d'autres blessés et emprisonnés.

4Le "hold-up" électoral 

Avec une Constitution faite sur mesure, l'élection présidentielle d'octobre 2020 prend d'emblée une mauvaise tournure. Alpha Condé est déclaré grand vainqueur du scrutin, malgré les protestations de son principal rival et opposant de toujours, Cellou Dalein Diallo, 68 ans. Cet ancien Premier ministre et chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) n'est pas le seul à dénoncer la tricherie. Plusieurs opposants parlent de "mascarade", voire de "hold-up électoral", une formule très souvent utilisée en Afrique.

La Guinée-Conakry est plus que jamais divisée et tous les espoirs concernant une alternance politique sont balayés. En s'accrochant à un troisième mandat, l'ancien opposant Alpha Condé semble avoir oublié les valeurs démocratiques qu'il a longtemps défendues.

5L'appartenance religieuse et ethnique

La Guinée est un pays musulman à plus de 80% et la Constitution garantit la liberté de culte. La population est composée de nombreuses ethnies, dont notamment les Peuls et les Malinkés. Ces deux groupes représenteraient largement plus de la moitié des Guinéens. Le facteur communautaire est sans doute important, mais il n'est pas déterminant du point de vue politique, même si la dernière campagne présidentielle a été marquée par des discours de haine et de divisions ethniques.

Si certaines communautés se reconnaissent dans un parti plutôt qu'un autre, la majorité des Guinéens s'inquiètent davantage pour leur quotidien, plus menacé par la pauvreté que par les divisions communautaires.

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