Ukraine : l'ONG Human Rights Watch salue "une réaction internationale sans précédent" mais regrette "un manque d'attention" sur d'autres conflits
Les différentes résolutions prises à l'international contre la Russie face à la guerre menée en Ukraine ont été "rapides et simultanées" salue Bénédicte Jeannerod, directrice France d'Human Rights Watch sur France Inter. Pour elle, d'autres conflits mériteraient la même attention.
La guerre en Ukraine a déclenché "une réaction internationale sans précédent", a salué sur France Inter, Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch même si "ce n’est pas une réponse miracle". L'ONG publie son rapport annuel jeudi 12 janvier.
"Les exactions, les atrocités qui marquent ce conflit et la gravité des violations ont déclenché une réponse internationale sans précédent", a-t-elle insisté. "Tout l'arsenal du système des Nations unies sur les droits humains a été actionné, poursuit-elle, avec de multiples résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies, avec des enquêtes qui ont été ouvertes par la Cour pénale internationale et avec la suspension de la Russie au Conseil des droits de l'homme" des Nations unies. "Ça n’était jamais arrivé", se félicite-t-elle, d'autant plus que cette réaction internationale "a été rapide et simultanée". Pour la directrice France de Human Rights Watch, c'est "assez exceptionnel" que "la Cour pénale internationale ouvre une enquête avec cette rapidité, après avoir été saisie par un nombre sans précédent d'États".
Bénédicte Jeannerod estime en revanche que "les différents États qui sont engagés dans cette réponse massive devraient s'interroger".
"Quelle serait la situation aujourd'hui si Vladimir Poutine n'avait pas bénéficié d'une telle latitude pendant des années ? En 2014, en Crimée, en 2015, au moment des atrocités en Syrie ?"
Bénédicte Jeannerod, directrice Human Rights Watch Franceà France Inter
Pour elle, Vladimir Poutine "n’a pas beaucoup rencontré d’obstacles sur son chemin alors qu’il commettait déjà de très grandes atrocités".
Un "manque d'attention" sur l'Éthiopie ou le Yémen
Par ailleurs, Bénédicte Jeannerod souligne que "cette mobilisation autour de l’Ukraine montre par contraste un manque d’attention sur d’autres crises extrêmement sévères en matière de droits humains".
Elle prend l'exemple de l’Éthiopie où l’ONG "a documenté des violations de très grande ampleur au Tigré. Depuis deux ans, on a documenté une politique de nettoyage ethnique qui constitue un crime contre l’humanité". Malgré cela, "l’Éthiopie n’a pas été inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies dont c’est le rôle de travailler sur ce type de situation, du fait du blocage d’un certain nombre d’États". La directrice France de Human Rights Watch cite également le Yémen "qui ne bénéficie pas non plus de l’attention qui s’est porté sur l’Ukraine".
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