Washington juge "inacceptables" les violences imputées à des Russes en Centrafrique
Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Centrafrique, le 21 février 2019, les Etats-Unis ont exprimé leur vive inquiétude face aux violences "des militaires centrafricains et des formateurs russes" à Bambari, dans le centre du pays.
Selon un rapport de l'ONU daté du 15 janvier 2019, des militaires, ou mercenaires, russes auraient torturé au couteau début janvier au moins un civil à Bambari, dans le centre du pays. La victime, qui dit s'appeler Mahamat Nour Mamadou, a confirmé à l'AFP les faits de violence, qu'il impute à des Russes.
La réaction russe
Pour l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dimitri Polyanski, il s’agit d’une "interprétation déformée" et une volonté "de nuire à l'action russe en la décrivant de manière négative". Ce civil "a reconnu" avoir perdu un doigt dans un combat et indiqué qu'"un représentant français lui avait fourni une grosse somme d'argent en échange de quoi il devait dire que des Russes l'avaient torturé", a assuré M. Polyanski.
Enquêtes en cours
Interrogée par l'AFP à l'issue de la réunion sur ces accusations contradictoires, la ministre des Affaires étrangères de Centrafrique, Sylvie Baïpo-Témon, a indiqué que "des enquêtes étaient en cours" sur cette affaire. Elle n'a pas donné d'indication sur la date à laquelle leurs conclusions pourraient être rendues publiques.
Washington demande par ailleurs une enquête sur "l’assassinat de trois journalistes" russes en juillet 2018, dans le nord de la Centrafrique. Financés par un média appartenant à un opposant en exil, ils tentaient d'en savoir plus sur les activités de mercenaires russes en Centrafrique, notamment le groupe Wagner. La Russie dispose officiellement d'instructeurs civils en Centrafrique, où elle exerce depuis plusieurs mois une influence croissante dans un climat de rivalité avec la France. Selon des sources occidentales, ces instructeurs seraient des mercenaires liés à des sociétés minières.
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