Statut de la Corse : "Nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de nous autoréguler", reconnaît un ancien dirigeant du FLNC
Léo Battesti estime que l'État "n'a pas assumé son rôle" quant à la "dérive mafieuse considérable" que connaît la Corse.
"Nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de nous autoréguler" dans plusieurs domaines, reconnaît mercredi 16 mars sur franceinfo Léo Battesti, ancien dirigeant du FLNC (Front de libération nationale corse), cofondateur d'un collectif antimafia, au lendemain de l'annonce de Gérald Darmanin d'envisager une autonomie à la Corse. Léo Battesti assure que les Corses sont "tellement sous pression et tellement désorganisés" qu'ils ne remettent "pas en cause les pouvoirs régaliens" de la France. "Il y a une forme d'assistanat dans ces domaines qui est indispensable", explique ce chef d'entreprise corse.
Léo Battesti dénonce "l'utilisation des pouvoirs régaliens", et pointe du doigt tout particulièrement "le fait que la Corse connaît une dérive mafieuse considérable". "Aujourd'hui les voyous ne sont plus en marge de la société, ils sont les leviers dans beaucoup de domaines au niveau économique et ils ont des influences politiques ou des pressions politiques considérables", s'insurge le cofondateur d'un collectif antimafia. Il estime que "l'État n'a pas rempli son rôle et n'a pas pris sa responsabilité" sur ce domaine.
"Il faut absolument que l'État renforce les contrôles parce qu'il y a des données financières en Corse qui prouvent qu'il y a un blanchiment considérable en Corse."
Léo Battesti, ancien dirigeant du FLNCà franceinfo
Cet ancien militant indépendantiste du FLNC "ne croit certainement pas" que ce sont les violences observées en marge des manifestations en soutien à Yvan Colonna qui font avancer le dossier de l'autonomie. "C'est ce qui apparaît au regard de ces dernières semaines, mais c'est faire abstraction de tout ce qui se passe en Corse depuis des années", précise Léo Battesti. Il rappelle qu'il y a eu, en Corse, "un combat incessant et démocratique avec des raz-de-marée électoraux en faveur de la Corse et c'est ça qui pèse".
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