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Yvan Colonna dans le coma : ce que l'on sait du codétenu qui l'a agressé en prison

Incarcéré à Arles depuis plusieurs années, le militant indépendantiste corse a été violemment agressé par un codétenu, radicalisé et connu pour de nombreux épisodes violents en détention.

Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La maison centrale d'Arles, le 2 mars 2022. (PASCAL GUYOT / AFP)

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Érignac en 1998, le militant indépendantiste corse Yvan Colonna se trouvait mercredi entre la vie et la mort dans un coma post-anoxique, consécutif à une privation d'oxygène dans le cerveau après un arrêt respiratoire doublé d'un arrêt cardiaque, après avoir été agressé par Franck Elong Abé, un codétenu de la maison centrale d'Arles.

>> Ce que l'on sait de l'agression d'Yvan Colonna par un codétenu à la prison d'Arles

Les faits se sont déroulés dans la matinée alors qu'il faisait de la musculation, seul, dans une salle de l'établissement, lorsque ce dernier l'a agressé. Il a aussitôt été placé en garde à vue et une enquête a été ouverte pour assassinat. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste".

Un détenu "auxiliaire d'étage" qui connaissait Yvan Colonna

Yvan Colonna effectuait mercredi matin, seul, une séance de sport dans la salle de musculation de la prison d’Arles. Franck Elong Abé, lui, assurait un service de ménage en qualité d’auxiliaire d’étage. Il connaissait Yvan Colonna et avait joué plusieurs fois avec lui aux échecs. Entrant dans la salle de sport, il s'est jeté sur lui à mains nues, l'a passé à tabac, étranglé puis étouffé. Une scène d'une rare violence. Il explique son geste par un "blasphème envers Dieu" de l'indépendantiste corse, a appris franceinfo ce jeudi de source proche de l'enquête, confirmant une information de l'AFP

Une condamnation à 9 ans de prison pour terrorisme

Franck Elong Abé, 36 ans, de nationalité française, est originaire du Cameroun. Il a été condamné en 2015 à neuf ans de prison pour "association de malfaiteurs terroristes". Parti faire le jihad en Afghanistan, il avait été arrêté par les forces américaines en 2012, puis détenu sur la base de Bagram, une localité d'Afghanistan située à 60 km au nord de Kaboul et surnommée le "Guantanamo de l'Orient", avant d'être livré à la France.

Une détention marquée par de graves incidents

Sa détention en France est marquée par de nombreux épisodes violents : tentative d'évasion, agressions de personnels, a appris franceinfo. Détenu à l'été 2019 à Condé-sur-Sarthe, l'une des prisons les plus sécuritaires de France, il s'est fait remarquer pour quatorze faits de violence, dégradations et tentatives d'incendie de sa cellule. Aucun incident en détention n’avait été signalé entre les deux hommes. L'inspection générale de la Justice a été saisie et le parquet national anti-terroriste a été contacté, au regard des antécédents du mis en cause.

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