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"Des bandes mafieuses sont en train de s'accaparer la Corse, il faut nous aider ", alerte l'ancien leader du FLNC, Léo Battesti

Sur France Inter, le chef d'entreprise, à l'origine d'un collectif anti-mafia, appelle l'État à agir : "Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités".

Article rédigé par franceinfo
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Leo Battesti donne une conférence de presse avec d'autres membres du collectif anti-mafi "Maffia nò, a vita iè", Ajaccio, le 25 septembre 2019.  (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

"Il y a un ensemble de groupes, de bandes mafieuses qui sont en train de s'accaparer la Corse et qui ont les moyens d'influer sur beaucoup de politiques", a déclaré mardi 1er octobre sur France Inter Léo Battesti, ancien leader du FLNC. Le chef d'entreprise est à l'origine d'un collectif anti-mafia de trente personnalités corses, comme le prix Goncourt Jérôme Ferrari.

Un groupe de cinq personnes se présente comme un nouveau FLNC

Une mobilisation alors que le quotidien Corse-Matin a révélé ce mardi qu'un groupe de cinq personnes se présentant comme un nouveau FLNC leur a remis un communiqué "d'interdictions et de préconisations" pour "sauver le peuple corse"

"Je vois qu'ils ne sont pas très nombreux", a réagi Leo Battesti. "J'ai lu leur discours, ce n'est pas très cohérent à mon sens. Je ne sais pas si ce sont des jeunes qui ont voulu exister, parce que beaucoup de jeunes sont assez désespérés. On a besoin d'aide, et les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités".

99,99% [des habitants] de la Corse sont des gens honnêtes, des travailleurs, mais aujourd'hui ils subissent une loi

Léo Battesti, chef d'entreprise, ancien leader du FLNC

sur France Inter

"On est très content parce que les gens ont envie que ça change, a délcaré Léo Battesti, parce qu'on est en train d'atteindre un niveau d'imprégnation qui est très préjudiciable pour notre devenir économique, culturel, pour notre stabilité sociale".

Des réseaux mafieux "très puissants"

Pour l'ancien leader du FLNC, ces réseaux mafieux "sont très puissants" et l'État "ne fait pratiquement rien". "Pendant longtemps, sa priorité des priorités était la lutte contre les nationalistes. Il avait favorisé la lutte contre la contestation en Corse. Aujourd'hui, on est dans une situation où il y a une politique assez surréaliste qui est menée", a constaté Léo Battesti. 

"La 5e puissance du monde, celle qui a peut-être une des polices les plus sophistiquées, un service de renseignement vanté même par des séries télé à succès, n'est pas capable de juguler l'action nocive d'une centaine de personnes qui sont en train de faire peur dans toutes les régions de Corse et qui sont en train de faire de l'emprise dans de nombreuses entreprises. Ce n'est pas possible d'imaginer cela", s'indigne Léo Battesti.

Léo Battesti dénonce un racket généralisé et des intimidations  

D'après lui, le racket s'est généralisé sur de nombreux commerces, mais aussi les intimidations. L'accès au foncier et au logement est compliqué pour les Corses, qui sont touchés par la pauvreté. "On est en train de créer les conditions d'une société corse à deux vitesses avec des nantis et une Corse qui est de plus en plus pauvre, qui n'a plus accès aux logements car les prix sont de plus en plus cher car les mafieux font de la spéculation", a-t-il ajouté.

Nous avons le record mondial de résidences secondaires, et en même temps, nous avons le taux le plus élevé de pauvreté [dans le pays]

Léo Battesti

sur France Inter

Léo Battesti en a appelé à une réaction rapide de l'Etat : "Pourquoi le président Macron ne donne-t-il pas des consignes à ses services pour aider la Corse de la vie ? La Corse de la construction ? Il faut nous aider !".

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