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Trois zones d'ombre qui subsistent sur l'assaut du Raid à Saint-Denis

Deux mois et demi après les faits, de nouvelles révélations interrogent sur la manière dont les forces spéciales sont intervenues dans l'immeuble où se cachait notamment Abdelhamid Abaaoud.

Article rédigé par franceinfo
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L'immeuble de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où s'est déroulé l'assaut du Raid, le 18 novembre 2015. (MICHEL EULER / AP / SIPA)

Leur intervention spectaculaire reste une des images les plus marquantes de l'année 2015. Le 18 novembre, les hommes du Raid ont été largement applaudis après l'assaut de l'immeuble de Saint-Denis, où se cachaient l'un des coordinateurs des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, sa cousine Hasna Aït Boulahcen, et Chakib Akrouh, l'un des membres du commando des terrasses.

Deux mois et demi plus tard, Mediapart souligne que plusieurs zones d'ombre subsistent autour de l'intervention des forces spéciales. Francetv info vous détaille trois des principaux points sur lesquels les experts de la police scientifique s'interrogent encore. 

Seules 11 munitions attribuées aux terroristes

Le procureur de la République, François Molins, avait parlé de "tirs très nourris et quasi ininterrompus" essuyés par les policiers. Pourtant, les experts de la police scientifique et la sous-direction de la police judiciaire (SDPJ) de Seine-Saint-Denis émettent des doutes. "Ils ont beau chercher dans les décombres, ils ne trouvent pas d’autres éléments balistiques attestant du déluge de plomb supposé s’être abattu sur leurs collègues", assure Mediapart.

Après de nombreuses fouilles des décombres, seules onze munitions ont été attribuées aux terroristes, contre plus de 1 500 du côté des forces de l'ordre, d'après la DGSI et la sous-direction antiterroriste (SDAT). Onze munitions, parmi lesquelles celles d'un pistolet automatique Browning de calibre 9 mm Parabellum et trois ogives retrouvées dans le mur au-dessus de l'entrée de l'appartement. "Les autopsies pratiquées les jours suivants établissent que Chakib Akrouh et Abdelhamid Abaaoud sont morts par l’effet de blast provoqué par la ceinture explosive. Et la jeune femme par asphyxie", détaille Mediapart. Aucune des 1 500 balles tirées par les policiers n'auraient donc atteint leurs cibles.

Des policiers auraient tiré sur leurs collègues

Sur place lors de l'assaut, des éléments de protection balistique ont également servi à protéger les policiers. Mediapart évoque un châssis porte-boucliers, quatre boucliers et un casque de protection. "Si, d'après le site d'investigation, dix-sept impacts sont recensés sur l’avant et peuvent donc, a priori, être attribués à des tirs effectués par les terroristes, au moins quarante autres impacts figurent à l’intérieur des équipements de protection." De nombreux impacts pourraient donc provenir de collègues.

"Cinq de nos hommes sont blessés, certains par balles, d'autres ont pris des morceaux d'explosifs. Ils ont été touchés aux bras, aux jambes, aux mains, dans le bas du dos", racontait Jean-Michel Fauvergue, directeur du Raid, au Figaro. Contacté par Mediapart, le parquet de Paris n'a pas voulu préciser les circonstances des tirs qui ont touché les policiers.

Le chien Diesel, tué par les forces de l'ordre ? 

La mort, durant l'assaut, de Diesel, chienne d'attaque du Raid, avait ému la France. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes avaient rendu hommage à ce malinois de 7 ans, avec le mot-dièse #jesuisunchien. Mais des doutes entourent encore les circonstances de sa mort.

Diesel aurait en effet été touchée par une Brenneke, marque de balles de fusil, d'après les premières informations données par le Raid. Or, les terroristes n'étaient pas en possession de cette munition de fusil de chasse ou de fusil à pompe. "Le fusil à pompe est une arme en dotation au Raid, note Mediapart. Le mystère restera entier, les juges d’instruction, en charge de l’enquête sur les attentats du 13 novembre, n’ont pas estimé nécessaire de demander qu’une autopsie soit pratiquée sur le malinois."

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