"Nous n'avons aucune certitude sur les capacités d'élucidation", rappelle le procureur en charge du pôle cold cases de Nanterre, deux ans après sa création

Deux ans après la création du pôle cold cases de Nanterre, le procureur Pascal Prache se félicite des nouveaux moyens annoncés par le ministère de la Justice.
Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le tribunal correctionnel de Nanterre. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Le pôle cold cases de Nanterre fête son deuxième anniversaire. Ce pôle judiciaire spécialisé est désormais en charge de 105 affaires non élucidées. La plus vieille affaire qu'il cherche à résoudre remonte à 52 ans.

En visite, jeudi 7 mars, à Nanterre, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a annoncé des moyens supplémentaires. Un quatrième juge d'instruction rejoindra le pôle cold cases en début d'année prochaine. Concrètement, cela veut dire que le pôle pourra alors se saisir d'une trentaine de nouvelles affaires non résolues. Cette montée en puissance est indispensable pour répondre aux attentes de dizaines de familles endeuillées qui frappent à la porte du pôle cold cases.

Des attentes que le procureur de Nanterre, Pascal Prache, comprend même s'il tient à rappeler que ces dossiers sont les plus durs à résoudre : "Nous n'avons aucune certitude, dans la plupart des dossiers, sur les capacités d'élucidation réelles. Parce que par définition, le pôle traite les dossiers qui sont les plus complexes et qui n'ont pas été élucidés ailleurs. Ça n'exclut pas, et nous l'espérons bien, que nous réussissions à élucider un certain nombre de dossiers."

"Nous savons bien que des attentes très fortes de victimes, à la fin des procédures, ne pourront pas être satisfaites."

Pascal Prache, procureur de Nanterre

à franceinfo

En deux ans, les investigations menées par le pôle cold cases ont débouché sur le procès de Monique Ollivier, condamnée en décembre dernier à la perpétuité dans trois dossiers de meurtres attribués à Michel Fourniret. Cinq personnes ont également été mises en examen dans d'autres affaires criminelles.

Un outil procédural unique : le parcours criminel

Seul le pôle cold case peut lancer ce type de procédures en France. À ce stade, 12 parcours criminels sont étudiés. Francis Heaulme, Nordhal Lelandais, Michel Fourniret, entre autres, voient donc leur vie disséquée par les enquêteurs, explique Pascal Prache : "Les investigations vont porter sur le parcours de vie de la personne : parcours professionnel, personnel, judiciaire. Et avec ces éléments qui ont été recueillis, on va essayer d'identifier si on peut faire une connexion avec des faits qui eux-mêmes font l'objet d'autres procédures, au pôle ou à l'extérieur, pour nourrir ces dossiers et essayer de vérifier cette piste."

La finalité, c'est bien sûr d'identifier d'éventuelles nouvelles victimes et donc de résoudre de nouvelles affaires. Le pôle cold cases s'apprête aussi à lancer, ces prochaines semaines, des appels à témoins.
Ils concerneront des dossiers pour lesquels l'apport de nouveaux témoignages pourrait s'avérer déterminant.

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