Vidéo Affaire Maëlys : comment les experts scientifiques de la gendarmerie ont travaillé pour confondre Nordahl Lelandais
Sur franceinfo, Patrick Touron, directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, a expliqué comment son service avait procédé pour retrouver les traces de sang qui ont fait craquer Nordalh Lelandais.
Ce sont eux qui ont poussé Nordahl Lelandais à avouer le meurtre de Maëlys. En découvrant une trace de sang dans la voiture du suspect, les experts scientifiques de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont mis le suspect devant ses contradictions. "Nous avons eu affaire à une énigme", a expliqué sur franceinfo jeudi 15 février Patrick Touron, colonel et directeur de l'IRCGN. Il a fallu "examiner l'ensemble des indices présents, les faire parler et de les confronter à une personne suspectée. Lorsque cette dernière se trouve confrontée à des indices qui ne correspondent pas à sa version, elle est obligée de revenir sur sa position".
A l'IRCGN, 50% des gendarmes sont "soit docteur, soit ingénieur". Dans cet "environnement scientifique de très haut niveau", "nous sommes en mesure à l'heure actuelle d'exploiter l'ensemble des indices : physique, chimique, mécanique, numérique. Quand on investit une scène de crime, on prélève l'ensemble des traces présentes", explique-t-il.
"Il a nettoyé, mais pas suffisamment bien"
Au début de l'enquête, de premières investigations avaient été menées sur le véhicule du suspect. "Par la suite, on s'est rendu compte, en travaillant de concert avec les enquêteurs que le véhicule du suspect avait été profondément nettoyé, raconte Patrick Touron. Nous avons été de nouveau saisis par le magistrat et, fort de cette information, nous avons étudié et recherché des traces sur des zones qui n'étaient pas nettoyables facilement". La voiture a été entièrement "désossée", selon les termes utilisés par le procureur de la République de Grenoble lors de sa conférence de presse mercredi.
C'est là, grâce à des techniques d'éclairage et des lasers qui permettent de réveler des éléments invisibles à l'oeil nu, que les enquêteurs découvrent une trace de sang. "Il a nettoyé, mais pas suffisamment bien pour qu'on ne retrouve pas" cette trace, se félicite le colonel Touron.
L'enquête n'est pas terminée. "Pour l'instant, nous avons la version d'un auteur présumé. A chaque fois qu'il a changé sa version, c'était face à des indices matériels. Ce qu'il faut, c'est ne pas avoir une seule version, mais la vérité scientifique", rappelle le colonel Patrick Touron. Jeudi, une centaine de gendarmes s'activent sur les lieux où le corps a été découvert. Parmi eux, "20 spécialistes", dont un médecin légiste, un anthropologue et des experts en biologie.
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