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Ce que l'on sait sur l'attaque en voiture qui a fauché treize personnes à Dijon

Durant près d'une demi-heure, le conducteur a cherché à percuter un maximum de personnes en centre-ville dimanche soir. Selon les témoignages recueillis par la police, l'homme, vêtu d'une djellaba, "a crié 'Allahou akbar'" ("Dieu est le plus grand").

Article rédigé par franceinfo
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Onze personnes ont été blessées à Dijon (Côte-d'Or), dont deux grièvement, dimanche 21 décembre.  (ARNAUD FINISTRE / AFP)

Les courses de Noël se sont terminées dans le sang, dimanche 21 décembre à Dijon (Côte-d'Or). Un homme au volant de sa voiture a volontairement percuté des piétons dans les rues du centre-ville. Francetv info revient sur cette attaque. 

Que s'est-il passé ? 

La scène a duré près d'une demi-heure. A bord d'une Clio, un automobiliste a foncé sur des passants, dimanche 21 décembre vers 20 heures, dans le centre-ville de Dijon (Côte-d'Or). Quatre piétons ont été percutés dans une première collision rue Chabot Charny, à proximité de la place Wilson, détaille Le Parisien, avant que d'autres personnes ne soient renversées un peu plus tard après d'autres chocs survenus rue des Godrans, rue Monge et rue du Transvaal. Selon France 3 Bourgogne, le conducteur faisait des embardées sur les trottoirs pour heurter les piétons.

"J'ai vu le chauffard. Il roulait vitres fermées dans une petite voiture noire. Il a fauché une dame et son garçon sur le trottoir", rapporte un témoin interrogé par un journaliste de France 3 Bourgogne.

Interpellé, l'homme a été placé en garde à vue dans la soirée.

Quel est le bilan ?

Selon le dernier bilan communiqué, lundi 22 décembre, par Bernard Cazeneuve, treize personnes ont été blessées dimanche soir, et six étaient toujours hospitalisées. "Leur pronostic vital n’est pas engagé", précise néanmoins la direction de l'hôpital dans un communiqué.

Qui est le conducteur ? 

Cet homme de 40 ans "a incontestablement un profil psychiatrique assez lourd", a confirmé Eric Delzant, le préfet de la Côte-d'Or et de la Bourgogne, sur Europe 1 lundi matin. "Il a fait l'objet d'hospitalisation libre au centre spécialisé de la Chartreuse à Dijon. Il était suivi, il avait des traitements. On peut donc parler de quelqu'un qui était probablement assez déséquilibré", a-t-il précisé.

Pourtant, un peu plus tôt sur RTL, le porte-parole du ministère de l'Intérieur s'est refusé à confirmer les antécédents psychiatriques de l'automobiliste, préférant attendre les premiers résultats de l'enquête. Ce qui a été, en revanche, confirmé, c'est que ce quadragénaire est connu des services de police pour des faits de droit commun remontant aux années 1990.

Sur BFMTV, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a démenti que le chauffard était accompagné dans son véhicule par deux personnes et que ces deux passagers étaient en fuite, comme l'avait évoqué une source judiciaire dans la soirée.

Quelles sont ses revendications ? 

Elles ne sont toujours pas établies a précisé Bernard Cazeneuve. Mais, selon les témoignages recueillis par la police, l'homme, vêtu d'une djellaba, "a crié 'Allahou akbar' (Dieu est le plus grand) et a dit avoir agi pour les enfants de Palestine". Seules les investigations de la justice "pourront déterminer les motivations exactes de cet acte", tient à préciser le ministère de l'Intérieur.

Selon Le Figaro, un élément tendrait à prouver qu'il s'agit d'une attaque terroriste : le conducteur de 40 ans a déclaré aux policiers qu'il avait pris une réserve de médicaments suffisante pour 96 heures, soit la durée possible d'une garde-à-vue en cas d'acte terroriste.

Existe-t-il un lien avec l'attaque de Joué-les-Tours ? 

Cette attaque intervient au lendemain de l'agression de policiers au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Mais à ce stade de l'enquête, "il est trop tôt pour faire un rapprochement" entre ces deux affaires, a insisté sur RTL Pierre-Henry Brandet. "Il ne faut pas céder à la panique, il faut réfléchir et surtout agir sereinement avec beaucoup de sang-froid", a également déclaré le porte-parole du ministre de l'Intérieur, interrogé sur Europe 1"C'est le service régional de police judiciaire (SRPJ) de Dijon qui est en charge de l'enquête, le parquet antiterroriste n'est pas saisi", a tenu à souligner, de son côté, le préfet de la Côte-d'Or et de la Bourgogne. 

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