"Le président est persuadé qu'il est le seul à pouvoir régler le problème" : trois mois après les émeutes, les élus locaux attendent toujours des réponses concrètes
Quelles réponses et quelles solutions après les émeutes du début de l'été ? Plus de trois mois après les émeutes, le gouvernement ne semble toujours pas prêt à rendre sa copie. Un CNR, un conseil national de la refondation, spécialement dédié à la question des émeutes est organisé jeudi 5 octobre à 17 heures à Matignon autour d'Elisabeth Borne. Autour de la table : gouvernement, maires touchés par les violences, responsables associatifs et même des chercheurs.
>> Où en est le Conseil national de la refondation, un an après sa création par Emmanuel Macron ?
Mais la Première ministre, comme l'éxécutif, semblent donc s'en remettre à une énième phase de concertation. "Je ne voudrais pas que ça devienne notre Arlésienne", s'inquiète un ministre. Car il est difficile de dire à quoi va servir ce nouveau conseil national de la refondation.
Les élus locaux veulent s'attaquer à la précarité et au mal-logement
Matignon promet un nouveau "point d'étape" pour écouter. Deux, trois et peut-être même quatre heures de discussion car "les émeutes ne se résument pas aux banlieues, et les banlieues pas aux émeutes", assure l'entourage de la Première ministre. C'est une manière de dire que la réponse est jugée complexe.
D'ailleurs, quand l'exécutif pointe la responsabilité des parents, l'influence des réseaux sociaux et appelle à "l'ordre, l'ordre, l'ordre", le slogan d'Emmanuel Macron en juillet, les élus locaux veulent s'attaquer à la précarité et au mal-logement. Mais, signe qui ne trompe pas, le comité interministériel des villes prévu lundi a été reporté à la fin octobre, sans date précise. Sur franceinfo, le maire de Grigny a partagé sa "colère" et son "sentiment de mépris" après ce report. "Je suis encore étonné de ce report parce que nous avions tendu la main au gouvernement pour travailler sur ce Comité interministériel des villes. Soudainement, du jour au lendemain, certains se trouvent convoqués à un CNR que personne n'avait vu venir", poursuit Philippe Rio.
"C'est à Macron de s'exprimer !", s'agace un conseiller pour qui "s'il ne sait pas quoi faire, le président est persuadé qu'il est le seul à pouvoir régler le problème".
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