Résultats législatives 2022 : quel avenir pour la planification écologique après le revers électoral de la majorité ?
Sans majorité absolue à l'Assemblée nationale, Elisabeth Borne pourra-t-elle mettre en oeuvre le programme écologique du gouvernement ? Le départ d'Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique battue aux législatives, ne lui facilite pas la tâche.
La planification écologique version Emmanuel Macron est-elle tuée dans l'oeuf par le résultat des élections législatives ? Une Assemblée nationale sans majorité absolue pour faire avancer les projets environnementaux de l'exécutif et un trio ministériel censé les mettre en œuvre fragilisé : le tableau n'est pas reluisant pour l'écologie – pourtant promue priorité du gouvernement – lundi 20 juin, au lendemain du second tour.
Une Première ministre fragilisée
Première déconvenue : Amélie de Montchalin, la ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, perd son siège de députée. Sa défaite dimanche dans la 6e circonscription de l'Essonne la condamne à quitter le gouvernement, en vertu de la règle édictée par Emmanuel Macron. Ce départ intervient un mois à peine après que cette figure de la macronie a gravi les marches du perron de l'hôtel de Roquelaure, siège d'un ministère qui ne dément toujours pas son surnom : le ministère de l'impossible. Ses prédécesseurs ont souvent eu des courtes durées de fonctions. Mais là, Amélie de Montchalin établit un record de brièveté. Elle était notamment en charge de dossiers très lourds : la rénovation énergétique des logements, les transports, la biodiversité.
Issue des rangs de Les Républicains avec un profil d'économiste, elle peinait déjà à rallier les acteurs de l'écologie à sa bannière. Elisabeth Borne va devoir se trouver une nouvelle cavalière. Tâche difficile pour une Première ministre qui paraît elle aussi fragilisée par le scrutin. Même si elle a réussi à passer dans sa circonscription du Calvados, sa légitimité est déjà contestée par les oppositions parlementaires. C'est pourtant elle qui porte directement la responsablilité de la planification écologique, "le combat du siècle", selon Emmanuel Macron. Reste Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, qui n'était pas candidate aux législatives.
Des divergences sur le nucléaire et les éoliennes
L'absence de majorité absolue à l'Assemblée risque-t-elle de freiner les ambitions écologiques de l'exécutif ? La question devait être un des marqueurs forts du début du quinquennat avec un projet de loi consacré à l'urgence écologique dès cet été. Il prévoit notamment de développer plus vite les énergies renouvelables. Les deux campagnes électorales de cette année ont montré les divergences profondes entre forces politiques sur ces sujets : un RN très opposé aux éoliennes, des Républicains également peu convaincus. et une gauche divisée sur le nucléaire.
Dans son allocution qui a suivi les résultats dimanche, Elisabeth Borne a promis de dégager ce qu'elle a appelé des "majorités d'action", y compris sur les textes environnementaux. Un travail d'orfèvre en perspective. L'ambition de ces projets de loi sera sans doute le reflet des accords passés par la majorité à l'Assemblée, forcée de négocier pour gouverner.
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