Résultats des élections régionales en Normandie : le centriste Hervé Morin conserve la région en obtenant 44,26% des voix
L'ancien ministre de la Défense Hervé Morin a écrasé ses adversaires en obtenant 44,26% des voix au second tour. Il arrive loin devant le Rassemblement national.
Les résultats du premier tour ne laissaient guère d'espoir aux opposants d'Hervé Morin. Le président centriste de la région Normandie arrive largement en tête dimanche 27 juin lors du second tour des élections régionales, comme le montre notre carte des résultats région par région. L'ancien ministre de François Fillon a largement distancé le candidat du Rassemblement national, qui espérait pourtant créer la surprise dans cette région.
Les résultats du second tour
Hervé Morin devrait conserver son fauteuil à la région. Il obtient 44,26% des suffrages selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. Il devance nettement la tête de liste PS-EELV Mélanie Boulanger, qui réunit 26,18% des voix et s'impose ainsi devant le candidat du Rassemblement national, Nicolas Bay, qui recueille 19,52% des votes. La tête de liste LREM, Laurent Bonnaterre, finit dernier avec 10,04% des suffrages.
Outre sa réélection, Hervé Morin peut également se satisfaire d'avoir amélioré son score de 2015. A l'époque, l'ex-ministre de la Défense avait été élu sur le fil en obtenant 36,42% face au 36,08% du candidat PS et désormais maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol. Nicolas Bay avait terminé troisième avec 27,50% des suffrages.
Que s'est-il passé au premier tour ?
Au premier tour, Hervé Morin était arrivé largement en tête avec 36,86% des suffrages. Nicolas Bay s'était lui classé deuxième avec 19,86%. La liste RN était talonnée par celle de Mélanie Boulanger, qui avait rassemblé 18,37% des suffrages. Laurent Bonnaterre avait recueilli 11,07%, devant la liste du PCF et de LFI menée par le député Sébastien Jumel (9,64%).
Empêché de se maintenir au second tour, ce dernier n'a finalement pas fusionné sa liste avec celle de Mélanie Boulanger malgré de nombreuses discussions entre les deux candidats. "Le PS refuse la fusion car il voulait proposer 5 strapontins à la région alors que nous représentons un tiers de l'électorat", avait ainsi déploré Sébastien Jumel sur Twitter.
Les réactions
Le président sortant a réagi à sa victoire sur France Bleu : "Les Normands ont tranché et ils n'ont pas tranché à moitié", a souligné Hervé Morin, assurant qu'"au soir du premier tour, peu de personnes pensaient qu'on aurait eu 7 à 8 points de plus." L'ancien ministre de la Défense a par ailleurs souligné qu'il entendait gouverner la région en tendant "la main à tout le monde (...) pour décider ensemble, bâtir ensemble".
Arrivée en deuxième position, Mélanie Boulanger a estimé au micro de France Bleu avoir fait "un score honorable". "La marche était très haute au soir du premier tour et sans un sursaut de participation cela semblait compliqué", a-t-elle rappelé, soulignant qu'aucun sondage n'avait pourtant donné sa liste aussi haut. "Quand on additionne les scores de dimanche dernier, finalement on voit qu'on atteint le Rassemblement, les électeurs de gauche nous ont entendus. On passe très nettement devant l'extrême droite, c'est une satisfaction", a-t-elle poursuivi.
Nicolas Bay, arrivé en troisième position, a pour sa part réagi, en pointant du doigt la forte abstention : "Deux tiers des électeurs ne sont pas allés voter : c'est un échec de la démocratie française, un échec terrible amplifié par la désorganisation totale de l'Etat", a clamé le candidat du Rassemblement national sur le plateau de France 2. Laurent Bonnaterre, tête de liste LREM, s'est quant à lui dit déçu de sa quatrième position : "C'est la position la plus difficile, le vote utile", a-t-il déclaré. "On a perdu un peu de voix. C'est dommage, on aurait préféré faire plus. La bonne nouvelle, c'est que nous serons plusieurs à siéger au conseil régional", a-t-il estimé sur France Bleu.
Et maintenant ?
Elu pour la première fois, il y a six ans, avec seulement 5 000 voix d'avance, Hervé Morin peut afficher sa satisfaction. En étant réélu aussi confortablement, le centriste valide sa stratégie politique et sera officiellement désigné par le nouveau conseil régional le 2 juillet. Cette victoire va-t-elle de nouveau lui donner envie d'une ambition nationale ? Contrairement à d'autres présidents de région, Hervé Morin n'a (encore) rien affiché de ses intentions.
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