Résultats présidentielle 2022 : Fabien Roussel, qui a recueilli 2,28% des voix au premier tour, salue le "message d'espoir" envoyé par ses électeurs
Le Parti communiste français n'avait plus présenté de candidat à l'Elysée depuis 2007.
Il ne termine qu'à la 8e place, avec 2,28% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, dimanche, selon les résultats définitifs communiqués par le minstère de l'Intérieur lundi 11 avril. Mais peu importe, Fabien Roussel a réussi sa présidentielle. Le candidat communiste est parvenu à remettre sur le devant de la scène un parti vieux de cent ans qui avait quasiment disparu des radars médiatiques. Car pour la première fois depuis 2007, le PCF présentait un candidat à l'élection suprême. En 2012 et 2017, le parti de Georges Marchais avait fait le choix de se ranger derrière Jean-Luc Mélenchon, sous la bannière du Front de gauche.
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Après l'annonce des résultats dimanche soir, Fabien Roussel a tenu, depuis son QG, à saluer les "électeurs qui [l']ont soutenu". "Ils ont voté pour une France solidaire et digne. Chacune de vos voix est un message d'espoir", a-t-il assuré. Le candidat communiste a estimé que le "'vote utile' a largement servi les trois candidats arrivés en tête". Il a enfin appelé "à battre l'extrême droite, à la mettre en échec, en se servant du seul bulletin à notre disposition [celui d'Emmanuel Macron]". Toutefois, il a demandé au président sortant de "dire qu'il a entendu le message" envoyé par les Français.
Notre pays affronte un contexte redoutable : l'extrême droite est aux portes du pouvoir, et le président candidat a une grande responsabilité dans cette situation.
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) April 10, 2022
Macron doit renoncer aux réformes insensées : il doit retirer son projet d'allongement du départ à la retraite.
Sur Twitter, il a également ajouté que "chacune des voix est un point d'appui pour faire gagner la justice sociale et l'égalité". "L'enjeu est aujourd'hui de reconstruire une gauche forte, nouvelle, populaire, en capacité de gagner demain", a-t-il ajouté.
Une campagne efficace... mais marquée par une affaire
En présentant une candidature autonome, le PCF a pris le risque d'ajouter une énième candidature à gauche sans parvenir à se démarquer. Mais le candidat "des jours heureux" – son slogan de campagne – a su imposer sa voix et sa singularité. Il a notamment surfé habilement sur un buzz qu'il avait lui-même lancé en déclarant, en janvier sur France 3, qu'"un bon vin, une bonne viande et un bon fromage, c'est la gastronomie française". Une partie de la gauche n'avait guère goûté ce ton franchouillard et avait attaqué Fabien Roussel après cette sortie, au point d'en faire le candidat de gauche préféré de la droite.
Face aux turpitudes de son camp, l'ancien journaliste avait d'ailleurs affiché sa joie de vivre auprès de franceinfo : "Ils ont des boulets aux pieds, moi j'y vais léger comme l'air ! J'y vais parce que j'y crois, parce que j'ai envie. Eux, on a l'impression qu'ils ne sont pas heureux. Ils s'autoplombent."
Un (gros) couac a cependant marqué sa campagne : le Parquet national financier (PNF) a ouvert, mi-mars, une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics" et "recel" de ce délit à l'encontre de Fabien Roussel. Le candidat est soupçonné d'avoir occupé un emploi fictif, comme l'avait révélé Mediapart au mois de février.
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