: Reportage "C'est du nouveau, ça fait du bien" : à Hénin-Beaumont, les électeurs célèbrent la réélection de Marine Le Pen

Le Rassemblement national est arrivé en tête au premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, avec 33,2% de suffrages, devant le Nouveau Front populaire, et la majorité présidentielle. 39 députés RN ont été élus dès le premier tour, dont Marine Le Pen, cheffe de file des députés lors de la précédente législature. Des scores historiques pour le parti d'extrême droite, qui réjouissent les électeurs du RN à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais.

Lundi matin, Josiane et Nelly, qui se sont levées tôt pour aller faire leurs courses, ont attentivement suivi les résultats du premier tour. "Je pense que c'est très bien que Marine Le Pen soit passée, je suis très contente et j'espère que les Français vont continuer comme ça", se félicite Josiane. "C'est du nouveau, ça fait du bien", renchérit Nelly. "Je suis contente".

"On tente et puis c'est tout"

Quand on leur demande pourquoi ils veulent voir le RN au pouvoir, beaucoup d'électeurs répondent simplement : "On n'a jamais essayé." "On a voté à gauche, on a été déçus. On a voté Macron, on a été déçus. Donc on tente, et puis c'est tout", avoue Jean. Si certains évoquent l'immigration et le niveau des retraites, Jean attend surtout plus de sécurité. "J'espère que ça va changer, qu'ils vont tenir leurs promesses au niveau de la sécurité des gens", espère Jean, qui évoque les cambriolages, les squats.

Son voisin Jacques acquiesce, il ne comprend pas pourquoi le Rassemblement national fait encore peur à certains électeurs. "Cela n'a plus rien à voir avec Jean-Marie Le Pen", dit cet électeur historique de la droite républicaine, qui prend pour exemple son maire Steeve Briois dont il est désormais très satisfait.

"Il faut arrêter de jouer avec les sentiments, ce sont des politiques, sur le terrain."

Jacques, électeur du RN

à franceinfo

Le Rassemblement national reste en campagne pour le second tour, avec l'objectif d'atteindre la majorité absolue. Le parti est d'ailleurs en train d'affiner sa stratégie. Un bureau exécutif a eu lieu lundi midi, avec deux dossiers sur la table : la ligne de campagne à suivre, qui a été esquissée dès dimanche soir. Il s'agit de mettre en scène le duel face à la gauche, en assimilant le Nouveau Front populaire à la France insoumise, en résumant le second tour à un duel entre Jordan Bardella, qui incarnerait l'ordre, et Jean-Luc Mélenchon qui incarnerait le "chaos". D'ailleurs, le président du RN propose un débat face au fondateur de la France insoumise.

Et puis le parti doit décider s'il se maintient dans toutes les circonscriptions ou s'il se désiste là où les candidats se sont qualifiés en troisième position. La question se pose là où un candidat Les Républicains est en meilleure position. Chacune de ces dernières circonscriptions est examinée au cas par cas.