Législatives : le député Jérôme Guedj déclare avoir "vocation à siéger au sein du groupe socialiste" et non pas au sein d'un groupe unique Nupes
Élu député Nupes de la 6e circonscription de l'Essonne, Jérôme Guedj a confié ce lundi sur franceinfo qu'il n'était "pas certain" qu'il soit nécessaire de constituer un groupe unique pour la Nupes à l'Assemblée nationale, comme Jean-Luc Mélenchon vient de le proposer.
Décidément, la proposition ne fait pas consensus à gauche. Après Valérie Rabault, c'est au tour d'un autre membre du Parti socialiste élu pour la Nupes, Jérôme Guedj, de refuser la proposition de groupe unique à l'Assemblée nationale, lancée par Jean-Luc Mélenchon au lendemain du second tour des legislatives. "Je suis socialiste et j'ai vocation à siéger au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale", a-t-il précisé à franceinfo :
Êtes-vous d'accord pour que la Nupes se constitue en un groupe unique à l'Assemblée nationale ?
Le dispositif initialement prévu était la constitution d'un intergroupe. Je suis socialiste et j'ai vocation à siéger au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Jean-Luc Mélenchon verse sur la table une autre proposition, on va l'examiner, on va en discuter les uns avec les autres. Je comprends qu'il y ait besoin d'affirmation d'une force rassemblée. Je suis pour que la coalition perdure, que la dynamique soit prolongée. Mais est-ce qu'il faut qu'il y ait un groupe unique ? Je ne suis pas certain parce que je pense que ce qui a aussi intéressé l'ensemble de nos électeurs c'est que nous avons affirmé notre différence et notre complémentarité. Je trouve que cette différence et cette complémentarité se prolongent utilement à l'Assemblée nationale avec un intergroupe où on montre qu'on est complémentaires et des groupes spécifiques où nous montrons que nous sommes différents. Personne ne s'est dissout, personne n'a fusionné, chacun conserve son identité. En travaillant ensemble dans la promotion et dans la défense des 650 propositions qui nous ont rassemblées, on aura cette force d'interpellation à l'Assemblée nationale. D'ici à la semaine prochaine, au moment où les travaux parlementaires vont commencer, on aura le temps de réfléchir au meilleur dispositif. Le plus important, c'est qu'il faut que la dynamique du rassemblement de la gauche subsiste. Ce n'était pas un 'one shot', ce n'était pas quelque chose de ponctuel. Restons groupés et ne cédons pas aux vieilles querelles.
Eric Coquerel souhaite déposer une motion de censure contre le gouvernement d'Elisabeth Borne. Êtes-vous du même avis ?
J'ai entendu quelques parlementaires de La France insoumise indiquer qu'ils envisageaient le dépôt d'une motion de censure, ce n'est pas du tout un sujet qui pour l'instant a pu être discuté, débattu, qui évidemment n'était pas dans l'accord programmatique que nous avons conclu il y a un mois. A ce stade, c'est une proposition personnelle de quelques députés LFI, je veux bien que nous en discutions. A titre personnel, je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour une simple raison qui est que de fait aujourd'hui le gouvernement n'a pas de majorité susceptible de soutenir un discours de politique générale, si on en croit les positions de ceux qui pourraient spontanément être les alliés les plus proches de LREM, à savoir Les Républicains. J'ai entendu Christian Jacob, le président de LR, et les responsables LR dire qu'ils ne seront pas les supplétifs de LREM.
Vous pensez que la Première ministre n'obtiendra pas la confiance des députés après son discours de politique générale ?
Ce sera un discours de politique générale dans lequel la Première ministre pourrait ne pas engager la responsabilité du gouvernement. Ce n'est pas une obligation constitutionnelle d'engager sa responsabilité après un discours de politique générale. C'est une tradition républicaine qui a son importance mais on verra davantage que le roi Emmanuel Macron est nu si Elisabeth Borne est obligée de ne pas engager la responsabilité du gouvernement parce qu'elle ne sera pas assurée d'avoir une majorité et donc on aura là l'incarnation de l'échec patent d'Emmanuel Macron. Un président qui n'a pas de majorité, c'est la première fois que ça se passe à l'issue d'une élection présidentielle.
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