SNCF : face à l'augmentation des violences contre les agents, une campagne d'affichage choc dans les gares
"Ton taf, c'est de la merde !", "Me fais pas ch***"... A l'heure des retours de vacances de la Toussaint, vous verrez peut-être dans les gares des affiches choc durant les prochains jours de novembre : il s'agit de quelques unes des insultes proférées envers les agents.
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La SNCF entend interpeller les voyageurs sur ces agressions et violences envers leur personnel avec cette campagne d'affichage sur les panneaux digitaux des grandes gares et les réseaux sociaux pour témoigner sa "solidarité envers les agents qui sont confrontés à ces actes" et lancer "un appel à tous à se respecter". "On va se revoir fils de p***. Vous trouvez ça violent ? Nous aussi", pourra-t-on ainsi lire en lettres capitales sur les écrans des principales gares de France, à partir de samedi 5 novembre.
"14 actes violents par jour"
Et pour cause : ces violences sont en hausse de 9% en 2022, par rapport à l'année dernière, selon la compagnie. En 2021, "5.330 actes de violence verbales ou physiques soit 14 actes par jour" ont été commis à l'encontre d'un agent de la SNCF, a recensé le groupe. Parmi tous ses incidents, 900 ont donné lieu à une déclaration d'accident de travail et sur les six premiers mois de l'année 2022, détaille le communiqué de SNCF Voyageurs. Rapporté au nombre d'employés de SNCF Voyageurs, cela donne près d'un agent sur dix pris à partie en un an. Un chiffre qui serait d'ailleurs sous-estimé, affirme la compagnie : certains faits ne sont pas signalés par les employés.
Les postes les plus exposés aux agressions et incivilités sont ceux confrontés directement au public comme les contrôleurs dans les trains, mais pas seulement, insiste la compagnie : les agents aux guichets de vente et d'information en gare ou encore les opérateurs des centres d'appels, insultés parce qu'on ne peut pas changer son billet.
Environ 2.000 caméras-piétons ont été distribuées à des volontaires depuis la fin de l'année dernière, avec l'objectif de prévenir un voyageur qui commence à s'énerver que l'échange est filmé. "Ca permet souvent de faire redescendre la tension", selon les retours de la SNCF. Les contrôleurs disposent aussi d'une "application sûreté" sur leur smartphone depuis septembre 2021 qui leur permet de lancer une alerte en secouant le téléphone, par exemple, afin de déclencher une écoute à distance ou une intervention. Les outrages aux agents sont passibles d'une peine de six mois de prison et de 7 500 euros d'amende.
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