Témoignages "Je pars samedi, enfin je vais essayer" : les voyageurs s’organisent face à la grève des contrôleurs de la SNCF

Les circulations vers les stations de ski seront assurées dans la mesure du possible, a promis la SNCF.
Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La gare de Lyon Part-Dieu désertée lors d'une grève, en décembre 2022 (photo d'illustration). (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

"Je pars samedi. Enfin, je vais essayer manifestement", dit cet homme croisé à la gare de Lyon Part-Dieu, qui a prévu un train Paris-Marseille en famille. Fatalistes, les voyageurs restent dans l'inconnu alors qu'une grève des contrôleurs est prévue pour le week-end des 17 et 18 février. La SNCF prévoit un TGV, un Ouigo et un Intercité sur deux seulement pour ce chassé-croisé au milieu des vacances scolaires. L’entreprise a dû annuler la moitié de ses trains en raison de ce mouvement social. Les trois quarts des chefs de bords vont cesser le travail jeudi 15 février au soir, à 20 heures précisément jusqu'à lundi 8 heures, pour réclamer davantage de primes et le partage des bénéfices de l'entreprise. 

"Ça me concerne et je n'ai pas anticipé mes trajets, sourit ce voyageur. Je prends le train Paris-Bordeaux, je n'ai pas de plan B. Enfin, j'ai le plan B d'essayer de rentrer dans un train". Un plan B, ces étudiants et jeunes actifs l’ont déjà envisagé en revanche. "Je travaille à Saint-Étienne en fin de semaine, explique ce jeune homme. Peut-être que j'y dormirai". Cette étudiante prévoit de "prendre un BlaBlaCar, s'il n'y a pas le choix. On verra".

À l'annonce du mouvement social, certains ont préféré anticiper. Ce Parisien, par exemple, a quitté la capitale dès mercredi, destination Courchevel et les pistes. "Je voulais aller skier ce week-end, donc je suis parti un peu plus tôt. Après, pour revenir, ça sera moins compliqué. Je n'allais pas rater ça !". 

Entre stress et empathie

Car ce sont effectivement les destinations de montagne pour les vacances d'hiver qui ont été privilégiées, notamment celles qui vont vers les Alpes, rimant avec ski pour environ 10% des Français. C'est le cas de Carole et ses deux filles, qui doivent partir vendredi de la gare de Lyon, à Paris cette fois. Pour l'instant le train est maintenu. Malgré des vacances compromises, Carole fait preuve d’une certaine compréhension vis-à-vis des grévistes, même si "c'est toujours contrariant parce qu'en fait, on a toujours l'impression d'être pris en otage par ces mouvements sociaux".

"C'est vrai que j'imagine que si ces gens veulent se faire entendre, ils sont obligés de taper fort à un moment où ça va avoir un impact."

Carole, une Parisienne

à franceinfo

"C'est juste dommage que ce soit le concitoyen à chaque fois qui en pâtisse, poursuit Carole. Il y a des gens qui vont perdre de l'argent quoi qu'il arrive si leur train est annulé. De toute manière, c'est dommageable et même psychologiquement, c'est du stress en plus, à un moment où on est censé partir en vacances et se détendre". 

Les informations précises train par train, annoncés mercredi par le PDG de SNCF Voyageurs sur franceinfo, ne sont pas tombées sur tous les téléphones pour l'instant. "Non, rien, confirme cette voyageuse lyonnaise. Donc j'attends. J'espère ne pas en recevoir, ça voudra dire que ce n'est pas annulé. Je vais jusqu'à Saint-Étienne et je rentrerai à Paris dimanche. C'est TER plus TGV. Je cumule les risques". La SNCF promet à chacun d'être fixé au plus tard la veille de son voyage, à 17 heures. 

Grève des contrôleurs SNCF : les usagers entre stress et empathie - Reportage de Mathilde Imberty

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