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Les hôtels de province "souffrent beaucoup" des grèves à la SNCF et à Air France, qui "viennent ralentir" le tourisme

La fréquentation des hôtels a baissé de 4 à 8 points en dehors de Paris, selon le cabinet d'étude MKG Consulting. "On peut être inquiet pour les professionnels du secteur", indique son président.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un hôtel à Thionville (Moselle), le 30 juin 2014. (  MAXPPP)

Depuis début avril, la grève en pointillés à la SNCF et le mouvement social à Air France perturbent les déplacements des Français et des touristes présents dans notre pays. "C'est un peu dommage que ces grèves viennent ralentir la bonne reprise de l'activité touristique", regrette, sur franceinfo, Vanguelis Panayotis, président du cabinet d'étude MKG Consulting qui vient de publier une étude sur les impacts de la grève sur le tourisme pour les 15 premiers jours du mois d'avril.

franceinfo : Que disent vos chiffres sur l'impact sur le tourisme des grèves en France ?

Vanguelis Panayotis : D'abord, il faut dire que le secteur du tourisme avait beaucoup souffert du climat sécuritaire ces dernières années, et on était depuis le début de l'année sur une bonne reprise de l'activité. On a quelque part deux vitesses. D'une part, on a Paris qui fonctionne plutôt bien avec des chiffres positifs. Et d'autre part les villes de province qui souffrent beaucoup plus.

Comment expliquer cette différence ?

Paris est une destination très attractive qui bénéficie de la multitude des touristes qui ne viennent pas uniquement en train et par Air France. Heureusement, ils ont d'autres moyens d'accéder à la capitale. Même si les chiffres restent positifs pour Paris, ils auraient dû être bien meilleurs s'il n'y avait pas eu la grève. Donc, on pense qu'il y a une perte de 2 à 3 points de la fréquentation des établissements sur Paris. Par contre en province, si on prend les grandes métropoles françaises, l'impact est d'autant plus marqué pour les hôteliers. On va être sur des baisses de l'ordre de 4 à 8 points ce qui est assez significatif pour les hôteliers. Cette baisse-là va probablement impacter toute l'année. En espérant qu'ensuite l'été et le reste de l'année permettront de rééquilibrer un peu l'activité. On peut être inquiet pour les professionnels du secteur.

Comment être sûr que cette baisse est liée aux grèves et pas à la mauvaise météo de la première quinzaine d'avril ?

Parce qu'on ne parle pas seulement de tourisme de loisirs qui est surtout en juillet-août et éventuellement pendant les week-ends et les ponts. Le reste de l'année, du lundi au vendredi, vous avez des clientèles affaire qui voyagent, notamment en train, qui vont rencontrer leurs clients, qui se rendent à leur siège. Tous ces gens-là consomment des nuitées et ce sont eux qui sont l'essentiel de l'activité dans les métropoles en France. Or ces gens-là ne peuvent plus se déplacer aussi facilement qu'ils le voudraient, et cela grève l'activité, sans jeu de mot, l'activité des hôtels, et sans doute l'activité économique en général. Ce sont eux qui font toute l'année le chiffre d'affaire de l'hôtellerie urbaine.

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