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Grève des contrôleurs SNCF : "Notre entreprise, nos dirigeants, auraient dû éviter qu'on en arrive là", estime le collectif ASCT

Le week-end de Noël sera marqué par une grève des contrôleur SNCF. Ce mouvement, qui débute dès vendredi 23 décembre, va impacter les départs de trains. Selon la direction de la SNCF, un voyageur sur quatre va voir son train supprimé. D'après le collectif à l'initiative de la mobilisation des contrôleurs, l'entreprise et ses dirigeants auraient pu éviter cela.
Article rédigé par franceinfo
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Des passagers font la queue à la gare de Lyon, à Paris, lors d'une grève des contrôleurs de la SNCF, le 2 décembre 2022. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"On aurait pu éviter Noël, notre entreprise, nos dirigeants, auraient dû éviter qu'on en arrive là", estime ce mercredi 21 décembre sur France Inter Olivier, l'un des fondateurs du collectif national de contrôleurs ASCT, en grève pour réclamer une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur métier.

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Selon les premières estimations de la SNCF, un voyageur sur quatre verra son train supprimé pour le week-end de Noël. "C'est très impactant pour les voyageurs qui vont être pénalisés par notre mouvement, nous en avons bien conscience. Malheureusement, de notre côté, nous avons tout fait pour éviter cela en prévenant notre direction il y a des semaines de cela", explique Olivier. "Si on en arrive à ce point à bloquer et à pénaliser la France, c'est que la colère est généralisée", résume-t-il, regrettant le manque d'écoute et de considération de la SNCF.

Le collectif national ASCT, "un mouvement qui part de la base" et qui compte plus de 3 500 membres sur Facebook, assure avoir essayé de "travailler" avec les syndicats mais n'avoir pas trouvé l'aide catégorielle dont il avait besoin pour "faire entendre la voix des contrôleurs". "Nous avons réalisé que le malaise était généralisé, nous avions les mêmes attentes, les mêmes souffrances au travail, et nous avons décidé de nous développer", ajoute Olivier, contrôleur depuis 25 ans à la SNCF.

"Nous passons une dizaine de nuits par mois en déplacement à travers la France", témoigne-t-il, évoquant des journées de travail qui peuvent atteindre "jusqu'à 10h ou 11h" d'amplitude horaire. Selon lui, les contrôleurs se retrouvent "de plus en plus" seuls à bord, dans des TGV "qui peuvent comporter jusqu'à 600 clients", alors qu'ils doivent être deux. "Les nouvelles rames, les TGVM, accueilleront encore plus de voyageurs dans quelques années mais nous serons toujours deux pour accompagner les clients", déplore le représentant du collectif ASCT.

Les propositions de la SNCF

Concernant les conditions salariales, la direction de la SNCF a proposé une prime "pour tous les cheminots" de 600 euros brut par an, ainsi qu'une indemnité supplémentaire uniquement pour les contrôleurs de 600 euros brut par an également. "L'indemnité, c'est 38 euros net par mois, c'est largement en dessous de ce que nous espérions", commente Olivier. "Nous demandons à avoir une carrière qui soit à la hauteur de notre engagement et de nos responsabilités dans l'entreprise et là-dessus, l'entreprise n'a pas répondu à nos attentes", indique le contrôleur. Le collectif ASCT se dit prêt à revoir ses revendications à la baisse mais restera "intransigeant" sur un point : "Partir à la retraite avec un déroulement de carrière décent".

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