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Grève contre la réforme des retraites : des trains roulent-ils à moitié vides en pleine période de voyages supprimés ?

Vous avez été nombreux à vous étonner de voir des rames parfois vides depuis quelques jours, alors que le mouvement social débuté le 5 décembre laissait craindre de voyager dans des trains saturés. 

Article rédigé par franceinfo - Julien Nguyen Dang
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des trains en partie vides ont circulé ces derniers jours en plein mouvement social à la SNCF. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Depuis le 5 décembre, date du début du mouvement social à la SNCF contre le projet de réforme des retraites, de nombreux usagers ont vu leur train supprimé et ont dû s'organiser en conséquence, notamment en se reportant sur les trajets maintenus. De quoi entraîner, en théorie, une saturation des rames. Pourtant, beaucoup d'internautes ont signalé avec étonnement avoir voyagé dans des wagons parfois vides, alors qu'ils s'attendaient à voir des passagers debout dans les couloirs.

Notre journaliste Adeline Mullet s'est elle-même retrouvée dans cette situation lundi. Partie d'Arras à 7h17 en direction de Paris, elle se trouvait dans l'avant-dernier wagon et a constaté que les deux morceaux de train "collés" (provenant de Dunkerque et Valenciennes) n'étaient "pas du tout plein". "Dans ma rame, dont je ne sais pas combien de personnes elle pouvait accueillir, on était vraiment très peu nombreux !" Elle a fait le même constat le soir du 13 décembre dans un train Paris-Arras : "Il y avait encore moins de monde alors que c'était l'un des seuls trains de la fin de journée pour Arras." Plus troublant encore, les trains affichés complet sur les sites de réservation étaient eux aussi peu fréquentés, comme le rapportent d'autres internautes.

Des passagers qui n'ont pas annulé leur train

De son côté, la SNCF temporise : "Ce n'est pas le cas de tous les trains. Les passagers ont souvent préféré des solutions alternatives au train. C'est en fonction de l'organisation de chacun." La société ferroviaire affirme ainsi à franceinfo que "certains usagers ont fait du 'no show', c'est-à-dire qu'ils ont maintenu leur réservation mais ne se sont pas présentés". En d'autres termes, la SNCF n'a pas pu mettre de nouveaux billets à disposition puisque les premiers acheteurs n'ont pas annulé leur voyage.

Pour pallier ce problème, la société affirme avoir lancé la semaine dernière un appel à la solidarité : "Si vous ne partez plus en train, nous vous invitons à annuler votre billet."

Selon une porte-parole de la SNCF, avant cet appel, près de 25% de "no show" était observable sur la totalité du trafic des trains ouverts à la réservation depuis le début du mouvement social. Est-ce plus ou moins qu'en temps normal ? Impossible de le dire, le groupe ferroviaire ayant refusé de communiquer à franceinfo le pourcentage de "no show" le reste du temps. La SNCF n'a pas non plus précisé si l'appel à solidarité avait réussi à améliorer la situation.

Interrogée sur la différence entre l'affichage sur les plateformes de réservation en ligne Oui.sncf et Ouigo et la réalité dans les rames, la société assure que les sites ne souffrent d'aucun décalage et "reçoivent les infos en temps réel" : si des trains affichent complet, c'est qu'ils le sont réellement, d'après la SNCF.

Un autre représentant avance une dernière explication pour tenter d'éclaircir le fait que des passagers aient pu voyager dans des rames clairsemées : "Pour optimiser les ressources, on a couplé des trains, c'est-à-dire qu'on a rajouté des rames supplémentaires là où on le pouvait et là où la demande était plus forte. C'est le cas de Marseille ou Lyon", détaille-t-il à franceinfo. En clair, ces places rajoutées à la vente auraient amplifié cette impression de "vide".

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