Réforme des retraites : "Quoi qu'il en soit, nous continuerons à combattre avec des armes dans la Constitution", annoncent les syndicats
Le jeudi 13 avril sera la prochaine étape du bras-de-fer avec le gouvernement autour de la réforme des retraites. Les syndicats ont choisi la veille de l’annonce de la décision du Conseil constitutionnel pour la prochaine mobilisation nationale.
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Ils espèrent, à commencer par Dominique Corona, numéro deux de l'Unsa, que les Sages seront de leur côté. "On respecte la décision des Sages. On a toujours été légalistes, rappelle-t-il. Le Conseil constitutionnel fait son travail, il rendra sa décision et en fonction de ses décisions, évidemment, nous verrons ce que nous ferons".
"Ce qui est certain, c'est que cette réforme, ce n'est pas parce que le Conseil constitutionnel, s'il la valide, va devenir juste et non punitive."
Dominique Corona, Unsaà franceinfo
"Donc nous continuerons quoi qu'il en soit à combattre avec des armes dans la Constitution", avertit Dominique Corona. "La mobilisation continuera sous une forme ou sous une autre. On ne peut pas tourner la page tant que la réforme n'est pas retirée", a appuyé, de son côté, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
On imagine mal cependant le Conseil annuler purement et simplement la loi, ni retoquer la mesure des 64 ans. Mais certains points peuvent être invalidés, soulève Murielle Guilbert, co-déléguée générale de Solidaires. "Si, par exemple, il ne reste que les 64 ans et qu'une grande partie des dispositions qui sont censées amortir les 64 ans sautent, ça devient quand même très difficile de défendre la loi. Ce qu'on a vu de la réaction au 49.3 peut aussi se reproduire", sous-entend-elle. Comprendre mettre plus encore en colère les opposants à la réforme et les faire descendre dans la rue.
Chercher d'autres formes d'action
Après déjà 11 jours de grève et autant de jours de salaire en moins, il va être toutefois compliqué de continuer longtemps pour les salariés, admet à demi-mot Sébastien Menesplier en charge de la Fédération mines-énergie de la CGT. "Les caisses de grève, c'est une solution pour aider et pour faire en sorte que ça pèse le moins possible dans la vie familiale", rappelle-t-il.
"Je fais confiance à l'intersyndicale pour trouver d'autres formes d'actions qui permettront de démontrer encore à ce gouvernement qu'on reste intacts dans la conviction et toujours mobilisés."
Sébastien Menesplier, Fédération mines-énergie de la CGTà franceinfo
D'autres syndicats, comme la CFDT, confirment que la mobilisation pourra et devra prendre d'autres formes. Son secrétaire général, Laurent Berger, a eu une passe d’armes à distance avec Emmanuel Macron jeudi. En déplacement en Chine, le président a contesté "la crise démocratique" évoquée par le syndicaliste. "Qu’un président élu cherche à porter un projet sur lequel il a été élu démocratiquement ça ne s’appelle pas une crise démocratique", a réagi Emmanuel Macron. Laurent Berger a invité le président à "garder ses nerfs".
L'intersyndicale se réunira après la décision du Conseil constitutionnel pour parler de la suite. Mais elle envisage déjà d'avoir recours au référendum d'initiative partagée (RIP). Pour ça, il faudra recueillir les signatures de 10% des électeurs, soit un peu moins de 5 millions de personnes. Une proposition de loi pour l’organisation d’un RIP a déjà été déposée le 18 mars sur le bureau de la présidente de l'Assemblée nationale. Votée par 252 parlementaires, elle a été examinée le 20 mars par Yaël Braun-Pivet qui l'a jugée recevable et l’a transmise au Conseil constitutionnel. Sur cette question aussi, les Sages rendront leur décision le 14 avril.
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