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Réforme des retraites : Elisabeth Borne appelle à "l'apaisement", l'Elysée répond que "le cap a été fixé par le président"

Après une onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la Première ministre assure vouloir "porter un projet pour le pays" et appelle à l'"apaisement". De son côté, Emmanuel Macron dénonce l'emploi du terme "crise démocratique" employé par le leader de la CFDT Laurent Berger.
Article rédigé par franceinfo
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Elisabeth Borne et Emmanuel Macron en décembre 2022. (GONZALO FUENTES / POOL VIA AFP)

L'Élysée et Matignon affichent des divergences, au lendemain de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. "Le cap a été fixé par le président", réagit l'Elysée auprès de franceinfo vendredi 7 avril, en réponse à sa Première ministre. Elisabeth Borne a affirmé, jeudi 6 avril, devant plusieurs médias - dont franceinfo et France Inter - vouloir "porter un projet pour le pays", convaincue "qu'il y a besoin d'apporter des réponses dans cette période difficile".

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Selon l'Elysée, le cap et les réponses ont été donnés par Emmanuel Macron lors de son interview au 13h de France 2 et TF1 le 22 mars dernier. Lors de cette allocution, le chef de l'Etat avait confirmé l'application de la réforme des retraites "avant la fin de l'année", assumant son "impopularité".

Tension entre Emmanuel Macron et Laurent Berger

Elisabeth Borne appelle également à "l'apaisement". "Il faudra reprendre des textes au Parlement et se rassembler", "si on veut apaiser il faut reprendre le dialogue et montrer de la considération aux gens", insiste-t-elle. Si la réforme passe, "il y aura forcément un temps de convalescence", fait savoir Matignon. Dans le journal Le Monde, la Première ministre appelle même à ce que "les syndicats ne sortent pas humiliés de cette séquence".

Depuis la Chine où le chef de l'Etat est en déplacement, Emmanuel Macron a ciblé mercredi l'intersyndicale et en particulier la CFDT et son secrétaire général, Laurent Berger, qui a évoqué une "crise démocratique" à propos du conflit sur les retraites en sortant d'une réunion à Matignon. "Qu’un président élu cherche à porter un projet sur lequel il a été élu démocratiquement ça ne s’appelle pas une crise démocratique", a réagi Emmanuel Macron. 

"Il faut de l'apaisement, il faut du respect", répond Laurent Berger vendredi sur BFMTV et RMC, marquant son "accord" avec les propos de la Première ministre et son opposition à ceux d'Emmanuel Macron. "C'est autre chose que de mettre de l'huile sur le feu que de parler d'apaisement", estime le patron de la CFDT, tout en rappelant son désacord concernant le maintien de la réforme des retraites. "Dans la façon de débattre, avec madame Borne, on a toujours eu en face de nous quelqu'un avec qui il y avait du respect et de la franchise", assure-t-il. "Peut-être que la Première ministre a conscience qu'il se passe quelque chose dans le pays, qu'il y a un problème démocratique dans le ressenti des citoyens et qu'il vaut mieux des paroles d'apaisement que des paroles qui stigmatisent", résume Laurent Berger. Mercredi soir, sur la même chaîne, il avait invité le président à "garder ses nerfs" s'il ne voulait pas prendre le risque de "se mettre à dos l'ensemble des organisations syndicales".

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