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Allocution d'Emmanuel Macron : les "100 jours d'apaisement et d'action" sont-ils un ultimatum pour Élisabeth Borne ?

Après l'usage du 49.3, Emmanuel Macron avait déjà donné trois semaines à la Première ministre pour élargir sa majorité. Élisabeth Borne a maintenant trois mois pour agir, avant un bilan au 14 juillet, comme annoncé par le chef de l'État dans son allocution, lundi soir.
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Élisabeth Borne, à Paris, le 15 avril 2023. (THOMAS SAMSON / AFP)

Dans son allocution, lundi 17 avril, Emmanuel Macron a évoqué les travaux qui attendent le gouvernement et la majorité lors de "100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France". Le chef de l'État prévoit déjà un bilan de ces 100 jours lors d'une date symbolique, le 14 juillet 2023. La Première ministre est-elle en sursis jusqu'à cette date ? Non, répond Matignon, mais classiquement, 100 jours, c'est le temps imparti pour mettre un mandat sur les rails. Cela représente donc un nouveau départ qu'Emmanuel Macron offre au couple exécutif.

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Après le traumatisme du 49.3, le chef de l'État avait déjà donné trois semaines à Élisabeth Borne pour élargir la majorité. "Pas un échec, mais une vaine tentative dans une mission impossible", ricane encore un conseiller du pouvoir. Elle a maintenant trois mois pour agir, sans que la donne ait foncièrement changé.

Élisabeth Borne doit désormais obtenir des résultats concrets sur les trois chantiers évoqués par Emmanuel Macron : un nouveau pacte sur la vie au travail et des négociations sur les salaires, des annonces attendues sur la lutte contre la fraude sociale et fiscale ainsi que le chantier du "mieux vivre", avec l'objectif de désengorger les urgences d'ici l'été 2024.

Une interview la semaine prochaine pour Élisabeth Borne

Mais lundi soir, à Matignon, personne ne savait comment serait orchestrée la présentation de cette fameuse feuille de route. Les premiers détails sont attendus la semaine prochaine, d'abord dans le huis-clos du Conseil des ministres, dont Élisabeth Borne assurera elle-même le compte-rendu. Un élément capital afin de mesurer les équilibres politiques que ménage la Première ministre, forcée de travailler avec les ministres les plus politiques de son gouvernement : Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, notamment.

La Première ministre fera son propre service après-vente, dans la foulée, avec une interview dans un média. La déclaration de politique générale ne sera pas possible, la semaine prochaine, compte tenu des vacances parlementaires. Mais son credo n'a pas beaucoup évolué : en résumé, il faut changer la vie et le quotidien des Français. Quand Emmanuel Macron a donné le cap lundi soir, elle doit se charger des mesures concrètes, et pas le temps de traîner. Dans 100 jours, le 14 juillet, le chef de l'État fera le bilan, avec juste ce qu'il faut de pression et la sensation que d'ici-là, Élisabeth Borne joue sa survie à Matignon.

Si les résultats ne sont pas là, certains parient que la Première ministre sera remplacée, tout simplement parce qu'à ce moment-là, ce sera le seul moyen pour Emmanuel Macron de se relancer.

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