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Mal-logement : que proposent les candidats à la présidentielle 2022 ?

Après avoir publié un rapport très critique du quinquennat Macron sur le sujet du logement, la Fondation Abbé Pierre fait passer un grand oral aux autres candidats à la présidentielle, mercredi. Marine Le Pen et Éric Zemmour n’y sont pas conviés.

Article rédigé par franceinfo - Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un membre de la Fondation Abbé Pierre collait en 2009 une boîte aux lettres factice sur un soupirail ouvrant sur une habitation semi-enfouie pour dénoncer le mal-logement (illustration). (MARTIN BUREAU / AFP)

Le nombre de sans-abri a doublé en 10 ans et le mal-logement concerne plus de quatre millions de Français. La conclusion du rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre est cinglante : "Le logement n’a jamais été une priorité de l’exécutif au cours de ce mandat", assène la Fondation. Ce constat est partagée par bon nombre de candidats à la présidentielle 2022 qui vont être auditionnés par la Fondation mercredi 2 février. Il l'est aussi par un très proche d'Emmanuel Macron qui le concède : "Le logement a été un angle mort du quinquennat"

>> Baisse des aides, régulation "très timide"... Sur le logement, la Fondation Abbé Pierre dresse un bilan critique du quinquennat Macron

En ces temps de campagne électorale pour la présidentielle, franceinfo fait un tour d’horizon de ce que proposent les candidats.  

À gauche, le logement au cœur des programmes

Les candidats de gauche comptent bien souligner une faille du gouvernement Macron et promettent tous de rattraper le retard accumulé dans la construction de logements sociaux. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et Fabien Roussel (PCF) veulent en construire 200 000 par an, Anne Hidalgo (PS) et Yannick Jadot (EELV) visent plus modestement les 150 000. Pour mieux les répartir, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Yannick Jadot veulent renforcer la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) : obliger les communes à proposer au moins 30% de logements sociaux, au lieu des 25 actuels. 

Les candidats sont aussi tous sur la même longueur d'onde pour encadrer les loyers dans l'ensemble des zones tendues du pays et mettre le paquet sur les rénovations pour réduire les passoires thermiques.

Parmi les propositions qui les distinguent, on peut citer le "bouclier logement" de la candidate socialiste, Anne Hidalgo : une allocation pour que les ménages ne dépensent pas plus du tiers de leurs revenus dans leurs loyers ; ce montant ne doit pas excéder 20% du revenu maximum, renchérit le candidat communiste, Fabien Roussel. Pour Christiane Taubira, une augmentation des APL doit permettre de couvrir le montant cumulé du loyer et des charges pour les plus bas revenus.

Christiane Taubira, dans les premières orientations de son projet, souhaite mettre en place une contribution de solidarité urbaine sur la vente de biens les plus chers (à partir de 15 000 € /m²). 

Jean-Luc Mélenchon se fixe, quant à lui, l'objectif du "zéro sans-abri", en multipliant notamment les pensions de famille.  

À droite, priorité aux propriétaires 

Dans les programmes de Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN) et Éric Zemmour (Reconquête !), quand les logements sociaux sont mentionnés, c'est pour en limiter l'accès. Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, veut les réserver aux Français, c'est la "préférence nationale". La candidate des Républicains, Valérie Pécresse propose de limiter le bail d'un logement social à six ans, pour qu'on puisse vérifier si le locataire a toujours le droit d'en bénéficier.

En fait, les candidats de droite parlent davantage aux propriétaires qu'aux locataires. Valérie Pécresse veut proposer des prêts à taux zéro pour tous les primo-accédants, tandis qu'Éric Zemmour veut supprimer les frais de notaire, uniquement pour les jeunes qui achètent pour la première fois.

Marine Le Pen vise plutôt ceux qui investissent à la campagne : des logements à bas prix pour les néoruraux, pourvu qu'ils s'engagent à rester un certain nombre d'années.

À noter que ni Marine Le Pen ni Éric Zemmour n'ont été conviés au grand oral des candidats organisé mercredi après-midi par la fondation Abbé-Pierre. Valérie Pécresse se fera, elle, représenter par un de ses lieutenants.

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