Partage de la valeur : qu'est-ce que la "contribution exceptionnelle" qu'Emmanuel Macron veut demander aux entreprises ?
Une réponse à la "colère" des opposants à la réforme des retraites. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé mercredi 22 mars avoir demandé à son gouvernement de travailler "à une contribution exceptionnelle des entreprises" ayant enregistré des bénéfices records depuis la guerre en Ukraine. Il a présenté cette mesure comme une réponse au "sentiment d'injustice" ressenti, selon lui, par les opposants à la réforme des retraites, pour qui le travail ne paierait pas suffisamment.
Les grandes entreprises ayant réalisé des bénéfices tels qu'elles peuvent racheter leurs actions et ainsi rémunérer les actionnaires doivent "distribue[r] davantage à leurs salariés", a assuré Emmanuel Macron, lors de son interview à France 2 et TF1, pointant le "cynisme" de certaines d'entre elles. Quelle forme prendra cette contribution ? "Il faut trouver la bonne technique", a-t-il répondu.
Les entreprises de plus de 5 000 salariés concernées
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a ensuite détaillé devant le Sénat la "contribution exceptionnelle" évoquée par le président. Il s'agit d'une nouvelle "étape de cette meilleure répartition de la valeur entre le salarié et l'entreprise", après la simplification des procédés d'intéressement et de participation contenue dans la loi Pacte, la création de la prime Macron et la contribution demandée aux énergéticiens pour financer le bouclier tarifaire sur les prix de l'énergie.
"Nous voulons que les entreprises qui font du rachat d'actions (…) contribuent davantage à la meilleure rémunération des salariés. Nous voulons donc les obliger à distribuer plus d'intéressement, plus de participation, plus de primes défiscalisées", a-t-il détaillé, précisant que cela ne s'appliquerait qu'à celles qui ont "plus de 5 000 salariés". Ce versement supplémentaire devra être "substantiel", selon Bruno le Maire, qui dit envisager "un doublement des sommes versées". Côté méthode, le ministre de l'Economie privilégie "une proposition faite aux partenaires sociaux pour qu'ils négocient sur cette meilleure participation, ce meilleur intéressement, cette distribution plus larges d'action".
Un chantier déjà en cours
Ce chantier du partage de la valeur n'est pas nouveau. Les syndicats et les organisations patronales ont trouvé, fin février, un accord pour généraliser les dispositifs de partage des profits (intéressement, participation, etc.) en entreprise. La Première ministre, Elisabeth Borne, a promis, dans la foulée, "la transcription fidèle et totale" dans la loi de cet accord.
Les députés Renaissance et l'exécutif réfléchissent aussi depuis plusieurs mois à un "dividende salarié", une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. "Quand il y a une augmentation du dividende chez les actionnaires, il doit y avoir la même chose pour les salariés", avait résumé le président de la République, fin octobre, lors de sa participation à l'émission "L'Evènement" sur France 2.
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