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Fermeture d'Alstom à Belfort : que s'est-il passé avec le communiqué envoyé aux salariés ?

Dans un message envoyé aux salariés de l’usine, le dirigeant du groupe Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a réaffirmé mardi sa volonté de fermer le site de Belfort, alors que des négociations sont en cours avec le gouvernement. 

Article rédigé par franceinfo - Juliette Duclos
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Henri Poupart-Lafarge, le PDG du groupe Alstom, le 11 mai 2016, lors d'une conférence de presse, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).  (MAXPPP)

Dans un mail adressé aux salariés du site de Belfort, mardi 13 septembre, Henri Poupart-Lafarge affirme que "maintenir la production de trains à Belfort est aujourd'hui impossible". Alors que des négociations sont en cours avec le gouvernement, qui a promis de tout faire pour sauver le site historique, cette phrase fait l'effet d'une douche froide pour les 400 salariés de l'usine. Erreur de manipulation ou coup de com pour faire pression sur l'exécutif ?  

Dans son message, révélé par France Bleu Belfort-Montbéliard, Henri Poupart-Lafarge assure que "tout sera mis en œuvre pour qu'il n'y ait pas de départs contraints d'ici à 2018". En revanche, il réaffirme qu'il est "aujourd'hui impossible d'assurer un avenir pérenne" au site de Belfort, dont la plupart des activités ferroviaires doivent être transférées en Alsace.

Une mauvaise manip' ?

Ce mail suscite de vives réactions, comme l'explique L'Est républicain. Damien Meslot, député-maire LR de Belfort, se dit "scandalisé" par le courrier du PDG. "C’est un manque de savoir-vivre total, s'indigne l'élu. C'est vouloir, délibérément, nous humilier alors que nous devons le rencontrer dans quelques heures." Quelques instants plus tôt, François Hollande, en déplacement en Roumanie, avait affirmé que "tout sera fait pour que le site de Belfort puisse être pérennisé". Manuel Valls, lui, a répété qu'il était "hors de question que le site de Belfort ferme". 

Une mauvaise manipulation est-elle à l'origine de cet envoi ? Selon L'Est républicain, qui cite un syndicaliste CGT, le mail aurait dû "être envoyé voici plusieurs jours, au moment de la décision initiale". Un autre syndicaliste, Eddie Cardot, indique au quotidien régional que le courrier n'aurait pas dû être envoyé : "Nous venons de rencontrer le directeur du site, qui paraissait très mal à l’aise. Il nous a affirmé que les mails reçus ce matin par le personnel étaient la conséquence d’une erreur de manipulation."

Une version confirmée par le PDG du groupe lui-même, affirme Damien Meslot. A l'issue d'une rencontre avec Henri Poupart-Lafarge, organisée au ministère de l'Economie, le député-maire (LR) relate que le dirigeant a assuré que le contenu du message était "un communiqué ancien, une erreur de communication".

"Le mail est parti aujourd'hui, comme prévu"

Mais, selon le service presse de la direction Grand Est du groupe, il n'y aurait eu aucune bévue. Ce dernier affirme à franceinfo que l'envoi de ce mail aux salariés n'est pas "une erreur de manipulation" et dément l'information de L'Est Républicain. Et, par ricochet, celle de son propre PDG. "C'était une note interne, rédigée ce week-end, à destination de tous les employés d'Alstom France pour expliquer le contexte, explique la responsable, le mail est parti aujourd'hui, comme prévu." 

Au siège d'Alstom, le service presse du groupe France confirme : "Ce document n'est en rien une réponse au gouvernement, il s'agit avant tout d'un communiqué factuel". Et, malgré le contenu du mail, le service assure qu'"Alstom confirme s'engager dans des négociations"

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