Vidéo Transparentes, les négociations commerciales ? Au Salon de l'agriculture, les éleveurs restent sceptiques
La loi alimentation doit mieux rémunérer les agriculteurs, et impose un nouveau cadre aux négociations commerciales entre grande distribution et industrie agroalimentaire. Mais dans les allées du salon, certains se montrent perplexes.
Elle est censée mieux rémunérer les agriculteurs : la loi alimentation entre en vigueur en 2019. Les distributeurs ont vu leur seuil de revente à perte relevé et les promotions seront désormais encadrées. Au 1er mars, les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs seront terminées. Elles se tiennent tous les ans et fixent pour l'année les prix d'achats aux agriculteurs. Ces derniers ne participent pas à ces négociations.
Dans les allées du Salon de l'agriculture, Antoine Baron, éleveur laitier à Fercé en Loire-Atlantique, reste dubitatif. Pour lui, le prix du lait qu'il vend aux industriels est toujours opaque. "C'est compliqué de recevoir l'information, estime-t-il. Le secret des négociations entre mon industriel et la grande distribution, je ne l'ai pas..." Selon lui, il est très difficile d'"avoir une véritable transparence sur la façon dont se forme notre prix". "Un litre de lait chez moi, il va être dispatché dans une somme de produits différents qui vont avoir chacun leur propre valorisation", selon Antoine Baron. "On a peu de visibilité sur la façon dont est construite notre rémunération", regrette-t-il
Hausse des prix dans les rayons
Pour certains produits, les prix ont augmenté en rayon suite à la loi alimentation, explique Michel Biero, le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. "Le but de cette augmentation c'est que ça ruisselle chez les éleveurs, mais la vraie question, c'est : est-ce que cet argent va redescendre jusqu'à l'éleveur ?, s'interroge-t-il. Et quand je vois la recrudescence de promotions depuis le 1er janvier dans les catalogues de mes concurrents, j'en doute fort."
"Des caméras durant les négociations"
Cette opacité entre les industriels et la grande distribution est dénoncée par la FNSEA. Christiane Lambert, la présidente du syndicat agricole, a d'ailleurs une proposition choc pour rétablir la confiance, elle souhaite des caméras durant les négociations commerciales. "Quand un grand distributeur comme Carrefour demande des caméras dans les abattoirs, moi je demande des caméras dans les box de négociations", dit-elle. Les négociations doivent se terminer d'ici la fin du Salon de l'agriculture.
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